panique à bord
Franchement c'est vraiment par pur hasard que j'ai vu que ce film passait au cinéma, en vf forcément... et franchement, je ne m'attendais pas à ça. C'est quand même fou de se dire que Soderbergh...
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le 21 juil. 2018
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Ce que j'aime de plus en plus dans le cinéma actuellement, ce sont les réalisateurs qui veulent être originaux et font de très bonnes propositions de cinéma. Steven Soderbergh en fait parti bien qu'il m'en a fallu du temps pour qu'il soit un de mes réalisateurs préférés (oui, je ne suis absolument pas fan de sa saga des Ocean's). De tous les cinéastes, il est celui qui ose tout en matière de façon de filmer et possède une filmographie tellement diversifiée qu'elle peut donner le tournis (Mettre dans sa filmographie les Ocean's, Erin Brokovitch et Magic Mike faut le faire). Du coup quand un réalisateur comme Soderbergh déclare : "Vous savez mon prochain film après Logan Lucky sera filmé à l'IPhone 7 !". C'est presque un gag ! Et pourtant il l'a fait ! Un film avec un petit million de $ de budget et qui en a rapporté 10 fois plus. Bref, 14 millions. Pas le succès mirobolant mais pour un "petit" film c'est déjà pas mal. Et le film est juste incroyable d'un point de vue technique...mais pas tant que ça dans le reste. Je dirais même que le film se perd dans une direction dont je ne comprends pas l'intérêt.
Déjà, on pourrait se demander qu'est-ce que l'I Phone 7 de Soderbergh change d'une caméra plus classique dans le cinéma. D'une part, la caméra a permis de donner au film un sentiment d'oppression et le faite que nous spectateur on a du mal à apprécier les distances. Il y a bien plus de gros plans dérangeant au point qu'on peut voir vraiment une ambiance qui nous rend mal à l'aise. Cela dit, Soderbergh s'est aussi aidé de l'application FilMic Pro que je ne connais pas (oui, je ne suis pas du genre à payer pour des applications, tant bien même qu'elle coûte 6,99 €). L'alliance donne au film quelque chose d'assez inhabituel et dérangeant tout le long avec mêlant l'horreur et le thriller psychologique tout le long. Ajouter la musique très angoissante et on a un film techniquement incroyable. Le problème est que le reste ne suit pas aussi bien
Sawyer jouée par Claire Foy (alias la Reine d'Angleterre, mais qu'on connaît pour être la nouvelle Lisbeth Salander) est un personnage assez détestable qui se retrouve internée contre son gré. On arrive à avoir de la sympathie pour cette personne distante qui devra se battre pour s'échapper de l'hôpital, mais qu'au final on ne sait pas vraiment si elle est saine d'esprit ou non. Et je trouve ce traitement intelligent...jusqu'à la moitié du film. A partir de là, le film ressemble à un remake de Misery. Littéralement. Juste pourquoi ? Cela ne me dérange pas de faire un remake de Misery avec les sexes inversés, mais autant l'assumer dès le concept,pas en court de film ! C'est encore plus triste quand on voit l'affiche française qui a la bonne idée d'un poil spoiler ce retournement.
Et tout ça à cause du personne de David Strine (Joshua Leonard). D'une part, je trouve l'idée d'acteur après coup vraiment cool car il a joué dans le Projet Blair Witch il y a des années. Et en faire un médecin dont Sawyer se méfie, pourquoi pas. De plus dans son traitement on sent vraiment l'ambiguïté dans le personnage. Hélas non.
A travers divers flash-back on apprend qu'effectivement il était un harceleur, un violeur et un meurtrier et que toute la froideur de Sawyer est justifiée
J'ai l'impression que ce retournement était forcé. Donc est-ce que le #metoo étant passé par là, il fallait un film qui y fasse référence (d'autant que l'acteur a des airs d'Harvey Weinstein dans le rendu) ? Je ne sais pas mais pour part je trouve ce retournement forcé; le film aurait bien plus gagné à rester très flou plutôt que faire un Misery like passé la moitié du film.
Violet (Juno Temple) est une patiente folle et qui s'avère être hostile à Swayer dès son internement. Cependant, cette dernière a très vite comprise son jeu. Il s'avère que Violet est une lesbienne refoulée et qui avait besoin de Sawyer pour se sentir exister et aimer. Mais cette dernière s'en servira pour pouvoir s'échapper.
Nate Hoffman (Jay Pharoah ) est un interne qui lui aussi a été enfermé par erreur et le seul allié de Sawyer. Il explique un fonctionnement de l'hôpital et surtout les raisons des dérives. Mais là aussi le film prend le parti d'être flou au début, avant d'être plus net vers la fin.
Ashley Brighterhouse (Aimee Mullins) est la responsable de l'hôpital qui ne pense plus au rendement qu'à l'éthique. Elle n'apparaît que très peu dans tout le film focalisé sur les médecins et les patients.
Angela Valentini (Amy Irving) est la mère de Sawyer. Une mère que sa fille a quelque peu mis de coté quand les événements de son passé se sont produits. Elle est très inquiète pour elle et tentera de la sortir de l’hôpital.
Les autres personnages sont plus secondaires mais ce qui verront le film seront surpris
A savoir que Matt Damon fait un caméo remarquable ! A l'inverse de Thor : Ragnarok il est plus conséquent son caméo
Bon. Ok. #metoo est un bon mouvement. Cela a permis aux victimes d'harcèlement et d'abus sexuels de pouvoir enfin se libérer. Mais, faites un film sur #metoo. Ou assumer le fait que le film surfe sur la vague du #metoo. En effet, le film dans son concept et au-delà du pari technique était un thriller psychologique très malin auquel on était constamment dans le flou à savoir, es-ce que Sawyer a vraiment été internée par erreur à cause de ses déclarations ou est-elle réellement folle ? Pendant, la moitié du film, l'histoire et le scénario joue sur cette ambiguïté et c'était bien. Mais une fois qu'on introduit le personnage de David Strine, le film part sur carrément autre chose ! Tout le concept est passé sous silence pour nous raconter l'histoire d'harcèlement qu'a subit Sawyer avant son travail actuel. La justification se fait par biais de flash-back
(avec le caméo de Matt Damon)
le personnage de David prend directement la direction d'un psychopathe, l'aspect thriller psychologique avec Sawyer laisse place à du thriller plus classique qui lorgne sur Misery au point qu'on oublie totalement que les vrais responsables de tout le bordel sont les membres de l'hôpital. Cela dit, le dénouement n'est pas si incohérent vu ce qui arrive à la directrice au final mais la fin n'apporte aucune vraie conséquence sur cette pratique en générale. Au contraire, il est plus focalisé sur l'aspect harcèlement avec une fin à la Misery en moins bien, où Sawyer est bien plus marquée par les agissements de David alors qu'elle devrait être aussi traumatisée par le faite qu'on l'ait internée par erreur et que l'hôpital lui a fait autant mal que David. Fort heureusement, la transition n'est pas maladroite mais j'ai eu l'impression de voir un film qui s'est retrouvé trop vite dans les limites de son concept et s'est mis à raconter autre chose en court de route. Et c'est dommage car il aurait pu raconter la même histoire et avoir le même retournement si le personnage de Sawyer était présenté comme tel dès le départ et non en plein milieu. Ou mieux conserver le faite que Sawyer soit une connasse qui subit une forme de châtiment à la conte de la Crypte. Mais non. On a un film hybride qui fonctionne à peu près mais dont on voit trop vite le problème.
Paranoïa aurait pu être un thriller génial et intelligent comme Soderbergh aime en faire. Mais il est au final banal et décevant. Claire Foy assure dans ce rôle à contre emploi (quelle continuera dans une moindre mesure dans First Man) , mais c'est dommage que le film n'a rien d'autre à offrir et n'assume pas son concept de base jusqu'au bout. Une proposition de cinéma qui ne va hélas pas plus loin et ne fait pas un grand film ou un film marquant.
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Créée
le 24 nov. 2018
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