Sextape, fantôme et vidéo.
Épisode 3 donc, pour la saga qui fait mieux que tout le monde niveau box-office, et qui se fait des baloches en or avec la caméra récupérée chez mamie et deux trois effets de mobilier flottant.
Comme d'habitude on à une petite famille qui emménage dans une petite maison de banlieue pavillonnaire US dans les années 80 (années 80 qui font plus millésime Ikea 2008 qu'autre chose soit dit en passant) et qui se retrouvent avec le fantôme sur les bras après un mystérieux tremblement de terre. Et comme monsieur est dans la vidéo, il avait eu la bonne idée de faire une sex-tape avec madame à ce moment là, sur laquelle on aperçoit... ben pas grand chose niveau sexe (c'est un film pour les jeunes hein !) mais où l'on voit distinctement une silhouette invisible se dévoiler grâce aux vingt kilos de poussière qui tombent du plafond (achetez le désert de Gobi, ça tiendra dans votre grenier je vous dit !).
Fasciné, l'homme place deux caméras dans la maison et repasse la bande à son collègue geek qui déclare, l'œil humide, "awesome !".
Voilà, la suite c'est la routine de la franchise désireuse de foutre une trouille bleue aux adolescentes qu'une porte qui claque fait trembler comme une feuille au point de préférer "Les dents de la nuit" à "Ring" pour leur soirée Halloween (je vais pas la digérer celle là...). Première nuit les doigts dans le nez avec juste la petite fille qui va se taper la causette devant la caméra avec son ami imaginaire, Toby (toute ressemblance avec le Tony de Shining est purement fortuite, of course) qui va finir par devenir envahissante au fur et à mesure que le temps va passer. Je vais pas tout résumer, ce serait long et pas super intéressant, mais y'a quand même un détail qui m'a fait tiquer.
Que dire de cette scène de de Bloody Mary où le geek de service se cloître dans la salle de bain avec la gamine (et la caméra, of course) pour prononcer trois fois le nom de madame vodka-légumes devant le miroir. Pourquoi pas après tout, c'est un moyen comme un autre pour faire monter la tension auparavant inexistante, le problème c'est pourquoi as-t-on une silhouette bien visible qui passe derrière la porte ?
Pourquoi l'esprit invisible se décide-t-il soudainement à retourner sa veste alors qu'il mettait tout en œuvre pour laisser le doute aux occupants de la baraque ?
Tout est comme ça dans les apparitions, c'est très drôle: il y a une scène où il prends bien cinq minutes à jouer à un deux trois soleil avec la baby sitter avec un drap sur la tronche pour finalement se dire "Ah puis chier je vais monter à l'étage et lui casser la gueule dès qu'elle s'approchera !".
Heureusement pour lui, le papa est bonne pâte, puisqu'il à beau mater les bandes trente-six heures par jour et voir sa fifille se faire soulever vingt centimètres au dessus du sol agrippée par les cheveux ça n'a pas l'air de le choquer plus que ça. Et même quand son pote geek vient le voir complètement paniqué en le sommant de déménager quelque part très loin entre la Chine et la Mongolie, et de ne jamais revenir, il ne réagit toujours pas. Le pauvre faut le comprendre, il ne veut pas effrayer madame...
Et c'est à peu près tout, c'est gentillet niveau angoisse, le final fait un peu trop penser à une version soft de celui de The Last Exorcism avec un club de lecture troisième âge qui vénèrent un pseudo signe des anciens, et c'est tout.
L'accueil public laisse bien entendu entrevoir un quatrième, c'est tellement rentable mais c'est quand même incompréhensible: dans les salles pour Insidious ou Scream 4 (pour ne citer qu'eux) il y avait des cris, des "Oh putain !", des réactions en somme ! Alors que là rien. A chaque fois dans trois salles pourtant pleines à craquer on pouvait entendre les touches des portables cliqueter gaiement. C'est d'un triste on se croirait à la projo d'un Dardenne...