Je ne m'en remets pas. J'ai pris une telle claque que je me sens quelque peu faible. En rentrant au Airbnb j'essayais de penser à ce que j'écrirai sur ce film, à la manière dont je pourrai l'aborder et le critiquer. Difficile exercice.
Déjà il semble important de dire que Parasite est un film qui repose principalement sur la surprise, je resterai donc très vague, d'autant plus qu'il n'est pas encore sorti. Tout ce que j'arrive à en penser, c'est à quel point il est parfait, de son rythme à son humour (d'une finesse inouïe) en passant par son propos.
Propos qui -ne trompons personne ça reste un film coréen- est évidemment une lutte des classes, une opposition entre bourgeoisie et prolétariat. Cela dit j'ai rarement vu une oeuvre traiter de ladite lutte de manière aussi subtile, on est bien loin de Snowpiercer et sa révolution prolétarienne très frontale. Les personnages se situent moralement tous dans une zone grise, mais, Bong Joon-Ho nous invitant dans leur intimité, ils sont tous et toutes attachants malgré toute leur actions douteuses.
Je ne développerai cela dit pas le propos, car le voir se dessiner peu à peu fait parti intégrante de l’expérience cinématographique.
Une autre chose parfaite: l’image. Autant aucun décors n’est particulièrement intéressant, mais la direction de la photographie sublime les éléments du quotidien, faisant du film une monumentale tarte dans la gueule visuelle en plus du reste. Couleurs, lumières, composition, mouvements de caméra, de nombreuses fois j’ai dû me mordre le poing pour contenir ma libido face à ce spectacle.
Ce film est un film qui ne demande qu’à vous porter, vous embarquer dans ses instants de vie cocasses et ses drames familiaux, bref laissez-vous surprendre par les doux méandres des inégalités sociales.