N'étant pas forcément amateur de cinéma coréen, j'ai un peu hésité avant d'aller voir ce film, mais le scénario était alléchant et le fait qu'il a obtenu la Palme d'or à Cannes a su attisé ma curiosité.
Parasite est un thriller plus que captivant avec son histoire farfelu mais parfaitement ficelé. Aussi saugrenu soit-il, le déroulement est d'une cohérence déroutante. Bong Joon-ho, le réalisateur, nous présente la société telle qu'elle est, entre une famille au chômage dans un quartier pauvre de Séoul et une famille aisée, vivant dans une grande maison, avec gouvernante, chauffeur... Et nous montre que quelle que soit notre situation, le but de tout un chacun est de gravir les échelons de la société pour pouvoir gagner sa vie. La famille Ki-taek a beau être pauvre, on ne peut que les trouver sympathiques quand ils sont tous à table et éprouver de la pitié pour eux quand on les voit se connecter sur la wi-fi des voisins. Et puis, viens le jour où se présente un gros piston au fils de la famille pour aller donner des cours d'anglais à la fille de cette fameuse famille riche, et là, l'engrenage infernal commence et rien ne semble pouvoir l'arrêter. La tension ne redescend jamais, bien au contraire. Au fur et à mesure que la situation s'aggrave, le suspens ne fait que monter. Le réalisateur déroule son scénario de main de maître et l'ont ne voit pas passer les 2h12 de cette ovni ultra-original. Humain avant tout, car très réaliste, ce thriller / drame psychologique, tantôt drôle avec son humour noir, tantôt effrayant, se veut à la fois complexe et abordable et l'intrigue est d'une ingéniosité folle. Le jeu des acteurs en vaut également la chandelle, aussi brillant que la réalisation. Cette fresque des luttes sociales est tellement créative qu'elle a amplement mérité sa palme d'or.