La diffusion sur France 3 de Parasite en ce 5 Juillet 2021 est l'occasion de se replonger dans la palme d'or de Bong Joon Ho deux ans après sa sortie en salle et son triomphe à Cannes.
Styliste virtuose, photographe hors pair, le réalisateur du chef d’œuvre Memories of Murder est surtout un formidable conpteur politique. Car au-delà de l'ébouriffant mélange de style, c'est bien dans la satire sociale que s'inscrit son travail. Condensé social et d'inégalités d'une société ultra libérale à deux vitesses, Parasite dénonce l'aliénation absolue des riches dans leurs modes de vie. Et cette médisance sociale, de la tour d'argent au sous-sol, révèle toute l'horreur de la domination bourgeoise sur ses semblables.
Loin d'être dupe face à cette situation et à l'agitation sociale qui secouent les pays néolibéraux, Bong Joon Ho rappelle à tous les dominants de ce monde que leurs humiliations à répétition ne sont pas sans réveiller les pulsions et frustrations des corps dominés. Au bout du compte, Parasite, au-delà du chef d’œuvre formel et esthétique de cinéma qu'il représente, sonne comme un avertissement pour les classes bourgeoises et s'apparente aux pulsations du pouls d'une révolution latente et en devenir des couches subalternes. Une mise en abyme inégalée de la condition moderne de nos sociétés contemporaines de la dernière décennie.