Parasite
4.4
Parasite

Film de Charles Band (1982)

Des choses gentilles à dire sur ce film :


Un film fauché de chez fauché peut être synonyme autant d’ingéniosité, de savoir-faire et de poésie que d’agressions visuelles, d’incohérences et surtout d’ennui, d’ennui et d’ennui. Parasite, c’est un peu des deux : une intrigue un peu bateau, qui s’enlise régulièrement ; une photo à l’aspect âpre mais qui fonctionne ; des attaques de bestioles plutôt appréciables, de l’attaque en tapinois classique mais fun (la scène de la couverture) à l’effet sympathiquement crade (une tête qui explose), mais beaucoup trop rares ; et des personnages dans l’ensemble assez caricaturaux qui, en revanche, évoluent dans un univers intéressant, ou du moins montré de manière intéressante.

En effet, faute de moyens pour montrer des trucs, l’univers dans lequel se déroule Parasite, qu’on peut reconstituer sans trop difficulté, est décrit par petites touches. Pas de texte déroulé ou de voix-off sentencieuse en introduction. Pas de flashbacks. Juste l’omniprésence du logo d’une entreprise/organisation ; la précision que tout ce qu’on peut consommer est en boîte et un intérêt marqué pour des citrons parce qu’ils sont frais ; des maniaqueries de commerçants patibulaires qui rappellent que le papier monnaie n’a plus court ou en tout cas n’en a plus longtemps ; des allusions à la ville... Comme si le village, isolé d’une soixantaine de pélos dans lequel évoluent les personnages, vivait dans un entre deux, pris dans les répercussions de ce qui a pu atteindre les mégapoles, et dans la préparation d’une nouvelle onde de choc à venir. Tout ça contribue, au même titre que l’image poisseuse, et une bestiole caoutchélatineuse à souhait et la musique de Richard Band, à asseoir une atmosphère étrange.

Bien entendu, comme tout film d’attaques animales ou de monstre qui se respecte, le vrai méchant de Parasite est un humain sans scrupules : un certain Ricus (Luca Bercovici) au faciès anguleux et monolithique équipé d’un mini-laser (le genre de truc qu’on utilise pour faire courir les chats) dissimulé dans sa manche. Et il n’hésite pas à s’en servir, que ce soit pour flinguer ou découper. Ce qui est plutôt coolos. Petit péché mignon, quand il finit au final par crever dans une explosion (bin ouais, c’est le méchant quand-même), on le voit passer du statut d’homme élancé en costard à homme torche gigotant bien protégé dans une grosse combi, gros gants inclus. Le tout filmé assez près et au ralenti.

Voilà Parasite est une petite bisserie loin d’être géniale mais loin d’être dénuée d’intérêt et, malgré ses baisses de régime, plutôt sympa à suivre.



Jouez au bingo des clichés avec ce film (27 ingrédients)

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Personnage > Agissement

Avait pourtant été prévenu·e de ne pas faire ça - Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » - Bagarre | Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte... - Coolitude | Est frappé·e par une révélation subite - Se regarde dans un miroir | Maquillage, nœud de cravate, etc. - Tire un coup de feu en l’air pour calmer tout le monde

Personnage > Héros ou héroïne

Bagarre | Héros attaqué par surprise - Fibre héroïque | Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient

Personnage secondaire

Punks (accessoirement émeutiers de villes futuristes)

Réalisation

Grammaire | Ralenti lors d’une chute - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Gros plan | Solution qui gicle au bout d’une seringue - Homme torche qui s’agite en tout sens - Mise en scène | Fluide visqueux qui goutte sur un personnage - Vision subjective | Microscope

Réalisation > Accessoire et compagnie

Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux

Réalisation > Audio

Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps - Bruit exagéré | Les épées/cannes/flèches/lances font woosh/cling - Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.

Réalisation > Surprise !

Surpris·e par quelqu’un qui lui parle soudainement dans le dos

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Quiproquo de situation

Scénario > Dialogue

Gémissements, geignements ou cris répétés

Scénario > Élément

Référence à un holocauste nucléaire

Scénario > Ficelle scénaristique

Cauchemar | Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut

Scénario > Situation

Menace | Impliquant la bite et/ou les couilles

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Femme aux petits soins d’un blessé - Objectification sexuelle | Nichons, fesses


---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

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Créée

le 27 janv. 2023

Modifiée

le 27 janv. 2023

Critique lue 82 fois

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