Thriller architectural et métaphore politique où ruisselle la vérité des secrets entassés. Retour du refoulé d’une cynique lutte de classes. Parasite est construit de manière tellement subtile, ménageant le suspense tout en laissant la place aux effets de surprise sans que rien ne soit prévisible. C’est vrai que l’on est autant dans la comédie, le pamphlet social (et politique) que le thriller noir. Tu as raison de pointer la nuance que j’ai mis en relief, à savoir que ce ne sont pas les personnages qui sont cyniques, mauvais, mais bien le système dans lequel ils évoluent…Comme dans ses autres films Bong Joon-ho dessine à grands traits et avec plein de symboles un portrait de la société sud-coréenne ultralibérale et son système pyramidal sans morale . Ce qui est cruel c’est ce déterminisme social, qui oppose une classe sociale à l’autre.. Mais au lieu de schématiser de façon manichéenne avec d’un côté les « méchants » nantis et les « gentils » prolétaires , il sait pour chacun d’entre eux les rendre attachants malgré tout. Il les fait se répondre en miroir à travers leurs failles comme leur bons côtés.