Pariah est un excellent film d'auteur.
Il est à l'image de sa sublime affiche. Ce montage photo où la belle Alike semble vouloir nous prendre à témoin voire nous interroger, tandis qu'elle trace sa route, lointaine et indépendante, dans les voies souterraines du métro de son quartier de Brooklin... (vous pouvez grossir l'image pour apprécier..)
A l'image de son titre judicieux lorsque l'on sait qu'il s'agit de parvenir à poursuivre ce chemin pour une adolescente, qui malgré son éducation, est marginale comme elle. Surtout dans une ville « sélective » comme NYC où la voie de paria est souvent celle dans laquelle l'on se retrouve coincé lorsque l'on possède ce type de profil « à risque ».
Tout est juste dans ce film d'auteur si bien qu'il en devient presque trop rapide (1h26). Pourtant le sujet n'était pas d'entrée de jeu pour me fasciner dans la mesure où habituellement, tant que l'homosexualité féminine me laisse tranquille elle peut franchement bien faire ce qu'elle veut... Mais il est clair que ce film va bien au delà de mes vulgaires considérations en m'ayant permis de partager l'intimité et certains moments de vie essentiels de cette adolescente, devenue pour moi le temps d'un souffle un très bel ange noire.
Pourtant encore, Dee Rees prend son temps pour faire monter la pression de ce cocktail dramatique, sans qu'à aucun moment mon impatience maladive ne soit venue troubler une première partie qui a donc davantage fait office de préliminaires qu'autre chose. Jusqu'à l'expression d'un drame ordinaire qui sera restée pudique et discrète jusqu'au bout. Étonnant !
Ce film est bon à l'image des passages musicaux qui accompagnent la jeune fille dans ses moments de perplexité et de réflexion, qui sont d'une qualité complètement folle et qui laissent d'ailleurs un léger mais enivrant goût de reviens-y. Et pas de soucis là encore, non aucun doute concernant les autres morceaux de la BOF vu le pur gang de blackos qui se sont occupé de la sélection drastique des artistes et morceaux... A voir, ou plutôt à (ré)écouter rapidement pour moi..
Et cela dit, la raison principale de ma critique reste quand même ma belle envie de témoigner d'un jeu d'acteur d'une justesse PLUS QUE RARE, cela de la part des très belles Adepero Oduye et Kim Wayans comme de celle des autres rôles principaux. Pleins de bonnes petites surprises donc au final.