Paris au mois d'août par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Henri Plantin travaille à la "Samaritaine" et ne peut prendre ses vacances au mois d'août. Son épouse Simone n'a pas le choix et d'un commun accord décide de partir avec les enfants, laissant seul son mari à Paris. Toutefois ce mois d'août va basculer pour Henri car il va faire une merveilleuse rencontre en la personne d'une très jolie et séduisante anglaise, mannequin de profession. Durant ce mois, une passion va s'établir entre deux êtres seuls au monde. Il ne sera plus question pour Henri que de vivre avec Patricia une aventure divine sans lendemain.


C'est en fait une histoire toute simple, presque banale, d'un homme arrivé à la quarantaine, seul pendant l'été à Paris n'ayant comme horizon que son travail dans un grand magasin puis rentrer chez lui pour se retrouver solitaire le soir dans cet appartement devenu sans âme car ne raisonnant plus des voix et des cris habituels. Et puis le hasard va tout changer avec ce coup de foudre pour cette femme presque trop belle pour lui.
En fait des vacances inoubliables vont se profiler pour Henri et Patricia. Ils deviennent inséparables, liés l'un à l'autre en sachant pertinemment bien que ce moment ne sera qu'éphémère mais chacun feint de ne pas y penser. C'est long et court à la fois un mois, et nos deux amoureux vont croquer la vie jusqu'au dernier moment tant redouté où la petite famille doit revenir et Patricia retourner en Angleterre. Henri et la jeune et son égérie éphémère se quittent. Henri est déchiré, il voudrait retarder ce moment, la rejoindre. La présence de sa femme et de ses enfants de retour auprès de lui ne referment pas la blessure car cet homme ne pourra oublier ce qui fut peut-être le plus beau moment de vacances de sa vie.


Ce film très sympathique est l'adaptation du roman de René Fallet et je dois dire que le réalisateur Pierre Granier Deferre s'est remarquablement tiré de cette affaire. Il exploite à merveille les moments intimes que nos deux amoureux sont en train de vivre. Une scène d'amour très subjective est filmée avec une rare élégance et se révèle être une trouvaille assez unique au cinéma. Et puis, bien sûr, Charles Aznavour joue dans la sobriété la plus complète. Il vit son rôle à fond, il est drôle et terriblement émouvant lors du final pourtant attendu. Suzanne Hampshire, son amour de vacances, est délicieuses avec son accent anglais qui lui fait appeler le beaujolais du "beaujoli". On ne peut que se dire durant tout le film: ces deux tourtereaux n'étaient faits que pour se rencontrer et s'aimer. Il est également agréable de revoir Michel de Ré et Daniel Ivernel, deux merveilleux acteurs aujourd'hui un peu oubliés.


Je suis heureux de contribuer bien modestement à réhabiliter ce film un peu tombé dans les oubliettes. Seule la merveilleuse chanson de Charles Aznavour peut rappeler à quelques uns que ce film existe. Il ne reste plus qu'à le découvrir afin de passer un bon moment de passion communicative.


La chanson du film par Charles Aznavour :
https://www.youtube.com/watch?v=Dp2srrHiz1s

Créée

le 12 août 2014

Modifiée

le 8 août 2014

Critique lue 2.4K fois

31 j'aime

28 commentaires

Critique lue 2.4K fois

31
28

D'autres avis sur Paris au mois d'août

Paris au mois d'août
Grard-Rocher
8

Critique de Paris au mois d'août par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Henri Plantin travaille à la "Samaritaine" et ne peut prendre ses vacances au mois d'août. Son épouse Simone n'a pas le choix et d'un commun accord décide de partir avec les enfants, laissant seul...

31 j'aime

28

Paris au mois d'août
SanFelice
8

La vie rêvée d'Henri Plantin

Un homme banal, petit employé sans envergure, abandonné par femme et enfants pendant les vacances d'été, rencontre une superbe jeune femme. Ce pitch de départ vous rappelle quelque chose ? Le...

le 10 mai 2019

25 j'aime

11

Paris au mois d'août
Chicago
8

Un type ordinaire tombe amoureux d'une cover-girl .... et çà marche !!

Une comédie romantique enthousiaste avec un couple de comédiens qui crève l'écran, Charles Aznavour et Susan Hampshire. Pierre Granier-Deferre donne à son film une atmosphère douce-amère de subtile...

le 24 mai 2019

4 j'aime

Du même critique

Amadeus
Grard-Rocher
9

Critique de Amadeus par Gérard Rocher La Fête de l'Art

"Pardonne Mozart, pardonne à ton assassin!" C'est le cri de désespoir d'un vieil homme usé et rongé par le remords qui retentit, une triste nuit de novembre 1823 à Venise. Ce vieil homme est Antonio...

178 j'aime

68

Mulholland Drive
Grard-Rocher
9

Critique de Mulholland Drive par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En pleine nuit sur la petite route de Mulholland Drive, située en surplomb de Los Angeles, un accident de la circulation se produit. La survivante, Rita, est une femme séduisante qui parvient à...

172 j'aime

37

Pierrot le Fou
Grard-Rocher
9

Critique de Pierrot le Fou par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Ferdinand Griffon est entré malgré lui dans le milieu bourgeois par son épouse avec laquelle il vit sans grand enthousiasme. Sa vie brusquement bascule lorsqu'il rencontre au cours d'une réception...

159 j'aime

47