La note vaut ce qu'elle vaut, parce que je ne saurais absolument pas en donner.
Bon déjà, je me suis beaucoup, beaucoup ennuyé. J'ai cette impression que le film ne tourne pas autour de ce que ça veut raconter, mais autour de la promesse faite aux backers du Ulule. Parce que la promesse, c'était de réussir à tourner dans plein d'endroits avec peu de moyens (et sans autorisation) et de rendre le tout un peu plus cohérent grâce aux donateurs.
Au final... C'est bizarre. Parce que oui, certains lieux (et événements) de tournage sont assez dingues (l'intérieur d'un cockpit d'avion, les couloirs de l'avion, certains festivals en île de France, les fameuses manifs, la crue de la Seine...). Mais elles ne sont généralement pas utilisées comme le cadre d'une scène, ni même l'arrière-plan. C'est plutôt des images d'illustrations servant aux voix-off qui tentent de créer une cohérence dans tout ce bordel.
Mon plus gros problème, c'est que c'est un film sans scènes. Ou au moins sans scène à enjeu, où on pourrait se demander comment va se résoudre un problème, parce qu'en fait il n'y a pas de problème à résoudre dans Paris Est à Nous. On traverse le film sans jamais s'attarder sur des éléments assez précis pour créer une accroche pour le spectateur (et le fait que la post-synchro soit totalement loupée n'aide pas), au point où sur la fin, les images des manifs, de boîte de nuit se répètent pour illustrer une voix off qui va rester très vague dans sa narration, comme si le monteur était arrivé à court d'images pour raconter une histoire. Du coup, ça a été très difficile pour moi de m'accrocher à quelque chose de concret pour ne pas m'ennuyer.
Un peu...
Bah un peu comme le personnage principal. Et c'est là que je suis un peu tiraillé sur ce film, parce que je me pose la question de cet ennui, ce manque d'enjeu que j'ai ressenti (je n'ai quasiment pas regardé les 15 dernière minutes honnêtement), de savoir si c'est un coup de génie de la réalisatrice (et probablement des monteurs qui ont dû créer un film à partir d'un bon gros bordel) qui aurait réussi à faire un film sensoriel, viscéral, qui utilise sa cinématographie comme métaphore du personnage, ou une simple conséquence du fait que l'histoire se soit crée sur plusieurs années et qu'elle ait dû un peu s'adapter au climat social de Paris...
Même si la grosse déception, c'est que ce climat social ne soit jamais utilisé autrement que pour de l'illustration vague et, encore une fois, sans enjeu. Pour une personne qui n'a aucune idée de ce qu'il s'est passé ces dernières années à Paris, ce n'est pas avec ce film qu'ils en apprendront plus. La crue de la Seine est résumée en 1 plan (on en profite pour mettre l'actrice principale dans l'eau pour une petite métaphore pas méga subtile), les attentats à encore plus de monde dans les rues mais cette fois avec des pancartes "Je Suis Charlie", la Nuit Debout à toujours plus de monde sur la place de la République mais cette fois assis (et avec un mini-concert improvisé, impossible à comprendre si on n'était pas là ce jour-là)... Seule la mort de Johnny essaye de s'inclure dans la narration du film, avec une relative réussite.
Bref, un bel objet très intéressant, à défaut d'être mémorable.