On ne peut pas dire que ce soit avec ce film que Fiona Gordon et Dominique Abel se réinvente. En même temps, ce n'est pas forcément ce qu'on leur demande. On retrouve le duo de clowns élastiques et leurs aventures poetico-burlesque, dignes héritiers de Chaplin et de Jacques Tati dans une aventure qui les amènera au quatre coins de Paris. Un Paris un peu carte postal, avec Tour Eiffel, bords de seine et restaurants péniches, ce qui contraste étrangement avec le personnage de Dom, un clodo épicurien et romantique.
A chacun de leur film, j'ai été bluffé par le nombre d'idée lumineuse de leur mise en scène. Rebelotte avec Paris pieds nus. La scène de tango dans une péniche, le petit ballet de pieds au Père Lachaise ou un impressionnant numéro acrobatique sur une poutre de la Tour Eiffel, a chaque fois Abel et Gordon font preuve d'une imagination débordante pour élaborer des chorégraphies comiques mêlant habilement leurs décors et leurs corps désarticulés. Des sketchs, plus que des scènes d'ailleurs. Car Paris pieds nus est avant tout une succession de numéro de clowns reliés par un fil narratif volontairement réduit à son strict minimum. C'est d'ailleurs pour cela que je ne conseillerais pas ce film à tout le monde. Ce type d'humour, plutôt rétro peu avoir un coté excluant. Personnellement ça me fait mourir de rire. Mais pas sur que ce soit votre cas.
PS : Il s'agit du dernier rôle d'Emmanuelle Riva et on se félicite que cette dernière tire sa révérence avec Paris pieds nus. Elle apparaît ici drôle et lumineuse et je préfère garder cette image d'elle plutôt que de son rôle dans "Amour". En revanche si vous allez voir ce film pour Pierre Richard, vous risquez d'être déçu. Bien qu'écrit en gros sur l'affiche, le bonhomme n’apparaît que dans trois petites scènes...