Paris, Texas de Wim Wenders est typiquement le film dont on n'oublie entre deux visions à quel point il est magnifique. On oublie les grands espaces du début, l'utilisation des cadres larges et de la profondeur, l'esthétique de cette "Amérique idéal" avec ses panneaux publicitaires, ses motels aux éclairages néons, ses bagnoles puis on retombe sous le charme. L'écriture de Sam Shepard copine parfaitement avec le style de Wim Wenders. La mise en scène outre les cadres panoramiques est lente, jouant souvent sur les séquences silencieuses et sur une émotion à fleur-de-peau plongeant dans des nappes du passé dans plusieurs scènes clés (la superbe séance vidéo super 8 ou celle de la retrouvaille avec la mère derrière la vitre sans teint) l'ensemble accompagné par le thème musical blues de Ry Cooder. Enfin il y a les touchantes prestations d'Harry Dean Stanton mais pas que les autres sont tous très bons.