Paris.....................................................Texas
Un homme reçoit un appel un jour, on lui dit que son frère disparu depuis quatre années a été retrouvé, il se précipite dans un avion pour le rejoindre, arrivé là bas il découvre un homme dévasté, barbu et muet qui ne pense qu'à une chose: marcher, pourquoi est-il ainsi ? Pourquoi ne décroche t'il pas un mot ? Pourquoi ne reconnait t'il même pas son frère ? Tant de questions qui nous brûles les lèvres, il faudra attendre bien sagement pour comprendre ce qui est arrivé à ce pauvre Travis Henderson.
Paris, Texas est un film que je ne connaissais pas, j'ai entendu dire ou plutôt j'ai lu que c'était un chef d'oeuvre, un film renversant, donc j'ai pas cherché plus loin et je l'ai regardé, il me suffit de peu de chose pour voir un film, même si j'ai des aprioris le concernant, sur celui ci je n'avais rien de spécial, ni une hâte de le découvrir, ni le sentiment qu'il sera mauvais ou bien barbant, et puis quand j'ai vu que Harry Dean Stanton était de la partie ça m'a donné un peu plus confiance. Car à la base au vu de l'affiche j'avais peur d'un vieux films des années 60, non finalement il est de 1984, pas si vieux que ça en faite.
L'affiche m'a d'ailleurs interpellé, elle est simple, intrigante et on y voit une belle femme, ça attire tout de suite l’œil.
Wim Wenders dont je ne connais aucune oeuvre nous sublime d'une mise en scène des plus parfaites, l'atmosphère de ce film est très spéciale, et sa réalisation n'en est pas moins forte, rien que ces plans séquences impressionnants rendent le tout captivant. Mais ce qui m'a le plus étonné c'est voir au générique que le scénariste n'est autre que ce bon vieux Sam Shepard, et je dois dire que le gars ne s'est pas raté sur le coup, écrire un tel scénario ça ne se fait pas en cinq minutes, un grand bravo à ce cher Sam.
Ce qui nous intéresse dans cette histoire c'est pourquoi Travis a t'il erré comme un fantôme pendant quatre ans, mais lorsque son frère le ramène au près de son fils qui ne le connait quasiment pas, on oublierait presque le faite qu'il est parti pour une raison inconnue, ce qui importe à présent c'est la relation entre lui et son jeune fils. Bon je ne vais pas mentir l'idée de savoir pourquoi il a disparu m'est resté en tête tout du long, c'est clairement impossible de faire autrement mais ce n'était pas là chose que j'attendais avec impatiente. Je me suis simplement laissé porté par cette belle et touchante retrouvaille. Je suis assez peu sensible personnellement aux émotions, j'ai pleuré devant des films ok mais les choses qui me touchent profondément sont rares, y'a bien les coloscopies mais c'est pas la même sensation, donc je dois dire que cette histoire aussi belle et sincère soit-elle ne m'a pas particulièrement touché, je peux totalement comprendre en quoi elle le peut pour certains mais moi et mon cœur de pierre n'avons pas étés touchés, cela ne m'empêche pas de reconnaître que l'histoire en elle même est magnifique.
Et Shepard a su écrire ses personnages avec une justesse incroyable, Travis et son fils Hunter nous captivent à travers ce road movie émotionnel. Là où le film a du en faire chavirer plus d'un et a du faire couler des larmes c'est bien évidement la scène de l'affiche, où Travis retrouve cette femme au pull rose, la scène arrive tard dans le film ce qui est d'ailleurs une bonne chose car c'est à ce moment que l'on comprend ce qui est arrivé à Travis, je n'en dirais pas plus.
En bref, Paris, Texas sans être une claque est une très belle découverte, entre aventure, souvenirs, relations attachantes et coté presque mystique autour de la disparition cette histoire renferme bons nombres de choses, dont un excellent casting.
Harry Dean Stanton est tout simplement grandiose, je le connais plus souvent à travers des seconds rôles mais là il faut dire qu'il est parfait, il fallait rendre son personnage touchant, perdu et au passé troublé, il a impeccablement réussi à apporter une vie à ce personnage, Hunter Carson, tout jeunot à l'époque est lui aussi impressionnant, c'est fou comme les gamins étrangers sont souvent bien plus talentueux que ceux français, peut être qu'ailleurs ils ne bâclent pas le casting et cherche un enfant capable d'apporter quelque chose à l'oeuvre, et ce petit Hunter est clairement un super choix.
Nastassja Kinski elle se glisse dans ce très sexy pull rose et offre une prestation... si j'avais les mots, en plus d'être ravissante elle offre une interprétation remarquable, elle n'est pas aussi présente que les deux autres durant le film mais une fois qu'elle débarque on la remarque, bon je vais arrêter les éloges sur les acteurs parce que je vais finir pas me répéter si ce n'est pas déjà fait. Dean Stockwell et Aurore Clément offrent également de belles prestations.
Passons à la musique à présent, quoi de mieux pour border ces décors sublimes du Texas et de Los Angeles qu'une bande originale d'un charme exquis ? Un vrai régal cette bande son, on ressent vraiment l'esprit Texas et limite western, on pourrait même la qualifier de bijou cette BO.
En re-bref, Wim Wenders et Sam Shepard ne l'oublions pas servent un cru 84 qui mérite bien sa palme d'or, une très belle découverte qui même si elle ne m'a pas subjugué reste à découvrir absolument.