Le cinéma indien contemporain très grand public, plébiscité sur IMDb avec des moyennes stratosphériques sur des dizaines de milliers de notes, qu'il provienne de Bollywood ou de Kollywood, commence à se préciser dans mon imaginaire, et ce n'est malheureusement pas pour le meilleur. "Pariyerum Perumal" rejoint deux autres déceptions récentes, le pseudo-shakespearien "Haider" et le plus bouffon "3 Idiots" : des films interminables et en ce sens conformes à la norme actuelle locale (minimum 2h30), des épopées qui agissent comme des récits formateurs pour le ou les protagonistes qui apprennent la vie, et une alternance parfois très surprenante de tonalités légères et graves. Avec, bien sûr, la dose obligatoire de chansons pour rythmer périodiquement la narration — ça, à la limite, c'est la petite touche exotique qui aide à faire passer la pilule.


Chose étonnante ici, les deux pôles correspondant aux deux registres opposés sont particulièrement extrêmes : d'un côté la naïveté du personnage principal empêtré dans son idéalisme, que ce soit au niveau des cours (il ne comprend rien aux cours en anglais) ou de ses sentiments (toujours ce même portrait de jeune homme totalement paumé dès lors qu'il est question de romance), et de l'autre l'expression d'une violence sauvage, barbarie qui détonne, avec en introduction la mise à mort d'un chien très gratuite et au fil du récit principal la construction d'un personnage secondaire ultra violent qui tue régulièrement des gens. Évidemment les deux arcs sont amenés à se rejoindre. C'est un film qui entend projeter l'optimisme du héros contre le mur de la réalité des injustices de castes constitutives de l'Inde, et ce malgré la situation plutôt favorable de Pariyan qui fait des études prestigieuses pour devenir avocat (et éventuellement défendre les droits de sa communauté maltraitée). Il multiplie à cet effet les motifs symboliques simples pour illustrer un peu bêtement diverses situations condamnables, le long d'un fil scénaristique particulièrement prévisible. Pas sûr que ça me donne le courage d'affronter tous les films semblables qui trônent dans le top 250 d'IMDb...


Chose amusante aussi : la présence de logos / mentions spéciales à l'écran lorsque les images montrent des personnages en train de boire ou de fumer.

Morrinson
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mes romances, Avis bruts ébruités, Top films 2018, Mon cinéma indien et Cinéphilie obsessionnelle — 2024

Créée

le 30 mai 2024

Critique lue 28 fois

1 commentaire

Morrinson

Écrit par

Critique lue 28 fois

1

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

139 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11