Je crois que je vais inventer un nouveau genre : "les films essuies glaces". Ceux qui te balancent des trucs dans la gueule de manière tellement artificielle que je me crée immédiatement un vitre pour parer aux crachats en enclenchant les essuies-glaces, scènes après scènes.
Celui-ci en est un parfait représentant. Ça se voudrait un portrait sans concession d'une certaine jeunesse coréenne, loin de l'image propre et lisse qu'on l'habitude de voir, ou d'imaginer. Ici, on jure, on crie, on est violent, on s'insulte, on baise, on clope non stop, on menace ses parents ou ses profs, on humilie, on se prostitue...
Pourquoi pas à la rigueur, et même volontiers... encore faut-il que cela soit bien fait. Dans le cas de Park Hwa-young, on ne prend pas la peine de te présenter les personnages, de t'expliquer un peu leur background, de les humaniser (sans demander de les rendre attachant), de travailler leur rapport. C'est juste 1h50 de "enculé de ta mère", "j'te nique sac à foutre", "ta gueule la suceuse de queue", "putain de salope", sur fond de brimades, de passage à tabac et autres hurlements. Il est proprement impossible de comprendre ou de saisir les relations entre les personnages, notamment le triangle Park Hwa-young, son "amie" Mi-jung et le caïd Young-jae.
Au bout de 15 minutes, j'avais donc cessé de suivre le film et j'attendais la séquence suivante en mode "essuie-glace". Et la dernière demi-heure est un supplice avec l'incapacité du cinéaste (ancien acteur, passant la première fois devant la caméra) à savoir quand et comment conclure son film, jusqu'à la dernière séquence grotesque qui enfonce des portes ouvertes.
Pénible et je cherche toujours quel est le point de vue du film et sa finalité.
Sur un sujet proche, Jane (découvert l'an dernier au FFCP) était plus intéressant dans ses partis-pris sans être vraiment satisfaisant non plus.