Faible mais sympa-bourrin par moments
Jason Statham qui s'attaque au petit mythe Parker, fausse bonne idée.
Rallonger une intrigue volontairement basique, ça a juste pour effet d'édulcorer et ennuyer, tu coupes pas un expresso avec l'eau des chiottes.
En plus, Taylor Hackford en fout pas une en réal.
Parker est en fait l'antithèse de la série de polars écrit par Donald Westlake sous le pseudo de Richard Stark.
Le Parker littéraire est un artisan du braquage de banque, qui a la classe tout en faisant son boulot, ni plus, ni moins, genre un Jon Hamm sorti de Mad Men et qui aurait la rage, pas un chauve baraque.
Les livres sont du concentré de chez concentré, pas de chichis, pas d'afféteries stylistiques, seulement de l'action. Une intrigue élémentaire chamboulée par une structure narrative judicieuse: un jeu sur la chronologie et les points de vues. Pas aussi expérimental que du Tarantino mais clairement un travail maîtrisé, un savoir-faire grisant.
Le film n'exploite pas tout le potentiel du truc, c'est peu de le dire. Cela dit, quand ça se bouge enfin, c'est plutôt bien sympa.
Les bons points: le casting, et puis l'ultra-violence pardi!!
Statham, je le kiffe bien, je le trouve juste mal casté pour ce rôle là. Mais le mec fait très bien son truc, question baston, il assure.
Par exemple, un affrontement vénère contre un salaud de tueur à gages vaut grave le détour. Confinés dans une chambre d'hôtel, les deux mecs s'éclatent la gueule, les coups font mal et la radicalité du truc fait plaisir.
La confrontation avec les anciens collègues du braquage donne aussi lieu à deux bonnes séquences: les mecs ont la mauvaise idée de licencier sans préavis le Jason alors qu'ils sont tous en voiture, et ils le payent cher. Bourres-pif, balles qui t'arrachent l'oreille, avec Statham, t'as intérêt à mettre ta ceinture au volant. Et l'affrontement final est basique mais gentiment bien foutu.
Dommage quand même de pas arriver à faire plus quand on a Michael Chiklis (The Shield steuplé') en méchant méchant, plus d'autres trognes sympas mais sous-exploités.
Jennifer Lopez, en mode Hors d'Atteinte, se débrouille très bien. Elle est jolie, elle est sexy, elle arrive vite fait à faire exister un rôle pourtant limité de grosse cruche.
La scène finale de Jason Statham (ouais je SPOILE, mais bon, tu vas m'en vouloir sérieux? C'est pas Usual Suspects quoi) est réussie et aurait dû donner le ton à l'ensemble du film: un gros nanti voit débouler le Jason dans son bureau. Le mec a à peine le temps de remarquer ses sbires étalés au fond qu'il comprend qu'il est forcé de négocier avec le Jason. Pas la peine, "c'est pas une question d'argent" lui rétorque l'anti-héros monolithique, et PAF une putain de balle dans ta tête, écran blanc.
Clap clap.
C'est ça Parker, c'est sec, c'est basique, c'est efficace, BAM BAM et on avance. Vous le teniez là le film, les gars. Bandes de fonctionnaires.