Stationnement kafkaïen à Taipei

Sensation étrange que de tomber enfin sur ce "Parking", noté dans mes petites fiches depuis probablement plus de 15 ans (de mémoire, un court commentaire élogieux dans un Télérama) et venant compléter mon parcours du cinéma taïwanais. Le premier film de Chung Mong-hong correspond bien à une mode de son époque, ce cinéma d'auteur un peu décalé multipliant les expérimentations formalistes légères autour d'un personnage paumé multipliant les rencontres plus ou moins étranges. Le protagoniste (Chang Chen) devait retrouver sa femme pour un dîner mais se retrouve bloqué sur sa place de parking après avoir acheté un gâteau à Taipei un jour de fête des mères. Son histoire personnelle ne sera esquissée que bien plus tard dans le récit, notamment au travers de sa relation compliquée avec sa femme, cédant la place à une série de rencontre avec des habitants du coin pendant toute la nuit.


En consultant des critiques de l'époque, on ne peut qu'être sûr que la comparaison avec "After Hours" de Scorsese était mise en avant dans le dossier de presse : ambiance nocturne, cauchemar pour un homme qui rencontre une pléthore d'obstacles sur son chemin, tonalité de comédie noire par endroits... On peut comprendre le rapprochement. "Parking" est presque entièrement défini par quelques portraits de personnes rencontrées tandis que le héros cherche à partir avec sa voiture : un vieux couple vivant avec leur petite-fille dans l'attente du retour du fils, un coiffeur manchot avec sa recette de soupe de poisson, une prostituée de Chine sous le joug de son proxénète, et un tailleur hongkongais endetté victime de la mafia. Des événements étranges autour de ces personnalités excentriques, un film d'ambiance en ce sens avec une esthétisation parfois un peu excessive (pour l'époque) donnant l'impression que tout tourne autour de la reprise en main du destin de ce pauvre gars coincé sur sa place de parking.

Morrinson
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 2008, Mon cinéma taïwanais, Avis bruts ébruités et Cinéphilie obsessionnelle — 2024

Créée

le 23 mai 2024

Critique lue 17 fois

Morrinson

Écrit par

Critique lue 17 fois

D'autres avis sur Parking

Parking
IllitchD
6

Dans la collec' Spectrum Films (éditeur indé' couillu)...

... je veux un film taïwanais éthéré. Scénariste et réalisateur de Parking, Chung Mong-Hong inscrit son récit dans un genre quasi-fantastique. Une ambiance particulière, une mise en scène qui se...

le 17 oct. 2012

9 j'aime

Parking
Morrinson
5

Stationnement kafkaïen à Taipei

Sensation étrange que de tomber enfin sur ce "Parking", noté dans mes petites fiches depuis probablement plus de 15 ans (de mémoire, un court commentaire élogieux dans un Télérama) et venant...

le 23 mai 2024

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

139 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11