Parle avec elle par goldie
Fébriles et aveugles au milieu des chaises, les comédiens de Café Müller pressent aux larmes. Fébrile et ambrée dans la poussière de l'arène, Lydia attend son dernier adversaire. Fébrile et ému derrière ses volets rouges, Benigno épie les membres graciles de la danseuse. Noyé dans son obsession, chaque protagoniste rêve d'emprise. L'emprise sur le corps, dont la brutalité et l'incertitude du coma esquintent les limites ; l'emprise sur l'autre, dont l'amour dément de Benigno ignore la morale.
Construit en château de cartes, le film décortique peu à peu les frontières de la normalité, usant d'allers-retours et d'instants rieurs, jusqu'à l'extrême. Rare, grave et infiniment beau, Parle avec elle prend à la gorge et marque au fer. Un véritable moment de cinéma.