Premier film de Ken Loach (1967), en tout cas première fiction car il avait tourné des docs pour la BBC avant cela, et grosse claque, grosse leçon de mise en scène, gros travail sur la perméabilité entre le documentaire et la fiction qui fait qu'on croit obligatoirement à ce qu'on voit. Soit une jeune femme qu'on prend au moment de son accouchement, qui vit avec un sale type, un malfrat qui lui fout sur la gueule, qui finit un prison, puis qui vit avec un autre type (Terence Stamp, génial), qui l'aime mais qui finira en prison, puis qui se remettra avec le premier, le père du gamin, à sa sortie, mais avec qui ça ne se passera pas mieux malgré ses espoirs. Bref, la vie, la vraie, quels que soient les événements racontés. L'ensemble est réaussé par une magnifique BO signée Donovan, le film s'ouvrant pas l'absolument déchirante "Be not to hard" qu'il avait écrite pour Joan Baez mais qu'il interprète lui-même et dont les paroles résument à merveille l'esprit du film.
Be not too hard for life is short
And nothing is given to man
Be not too hard when he is sold or bought
For he must manage as best he can
Be not too hard when he blindly dies
Fighting for things he does not own
Be not too hard when he tells lies
Or if his heart is sometimes like a stone
Be not too hard for soon he'll die
Often no wiser than he began
Be not too hard for life is short
And nothing is given to man
And nothing is given to man