Visiblement Georges Lautner n'avait pas de problèmes de financement si l'on en juge par l'interminable et inutile course-poursuite de bagnoles parsemée de fusillades et de véhicules fracassés qui ouvre le film. Tout ça pour nous montrer un gangster grièvement blessé qui vient rendre l'âme dans l'appartement de Miou-Miou, laquelle sort de prison et se serait bien passé de ce cadavre encombrant.... Heureusement, après ce début laborieux, le scénario de Jean-Marie Poiré prend son rythme de croisière et l'on ne s'ennuie pas à suivre ce road-movie que l'on osera qualifier de crypto-féministe, tant les personnages masculins ont l'air ridicule face à une galerie de femmes autrement fûtées et surprenantes. De Paris à Annecy, les péripéties s'enchainent, d'un humour variable, mais plaisantes dans l'ensemble malgré la légendaire lourdeur lautnerienne. Chapeau à Miou Miou,, drôle et touchante, impeccable dans un rôle bien écrit qui échappe à la caricature, contrairement à ses partenaires, nettement moins bien servis.