Pas si grave par Gérard Rocher
Pablo, un ancien exilé de la guerre civile espagnole vit en France et n'est jamais revenu dans son pays. Les jours du viel homme étant comptés, il demande à ses trois fils adoptifs : Léo, Max et Charlie qui vivent à Liège de se rendre en Espagne afin de tenter de dérober "la vierge pourpre" une statuette de grande valeur.. Les jeunes gens se retrouvent ainsi à Valence et commencent leurs investigations. C'est alors qu'au hasard de cette quête nostalgique, ils vont découvrir le passé de Pablo à travers diverses rencontres toutes plus surprenantes les unes que les autres et qui bouleverseront leur vie : un officier de la Guardia Civil, deux anarchistes, un torero reconverti en patron de bistrot et un commandant en exercice,amoureux d'art lyrique. Mais la plus belle des rencontres sera celle de la ravissante Angela. La vie des trois frères va alors se transformer, mais n'était-ce pas le souhait du vieux Pablo ?
Cette troisième réalisation de Bernard Rapp fut asssez fraîchement accueillie par la critique et le public et l'on peut même parler d'un échec commercial. Pourtant, ce film sans prétention nous conduit dans un monde de couleur, d'humanité, de musique et de fantaisie. En effet, le thème par lui même touchant ne manque pas d'originalité en nous décrivant ce vieil homme, nostalgique de son pays et de son passé, parlant l'espagnol tout en s'étant juré de ne plus retourner dans son pays d'origine . Pablo désirant être sûr que la vie de ses fils adoptifs va prendre un véritable sens grâce à ce voyage et le fait que ces trois jeunes par tendresse et admiration pour cet homme brave et fier sont prêts à tout par gratitude envers lui est une idée séduisante et louable. Malheureusement cette jolie fable traîne quelque peu en longueur et l'on a la vague impression que par instants le réalisateur ne maîtrise plus le sujet et là, on a tendance à se désintéresser du film. Toutefois, ces moments creux sont comblés de sursauts grâce à la danse, la musique, laquelle, remarquablement interprétée à la trompette, offre un compromis entre le jazz et les rythmes locaux .
Cette réalisation bénéficie tout de même du remarquable travail des acteurs. Sami Bouajila, Jean-Michel Portal, Romain Duris et de la très belle Léonor Varela, tous très convaincants dans leurs personnages et faisant preuve d'un grand enthousiasme. Les seconds rôles, dont l'importance est grande dans ce sujet, sont énigmatiques et fort bien utilisés.
Voici donc un film plein de bons sentiments, parfois original, parfois un peu maladroit mais tout de même fort attachant et qui mérite bien de venger son échec en salle par l'achat du DVD.