Voilà un film qui ne cherche jamais à se rendre sympathique aux yeux des spectateurs, dépeignant un personnage-titre délibérément exaspérant noyé dans un environnement dont le mauvais goût évoque Le rôti de Satan de Fassbinder et qui préfigure les outrances formelles de La Peau de Liliana Cavani - qui sortira quelques années plus tard...
Satire politique, portrait d'un médiocre logiquement incarné par Giancarlo Giannini ( acteur fétiche de la réalisatrice ) Pasqualino est de ces longs métrages aux effets de mise en scène éhontément appuyés, poussif au risque de souvent tomber dans la caricature un rien disgracieuse et déséquilibrée. D'emblée Giancarlo Giannini y va de ses mimiques grotesques et débarrassées de toute nuance, réussissant rapidement à nous inspirer une certaine répulsion : veule, arrogant, ridicule voire pitoyable ledit Pasqualino aux Sept Beautés s'avère être un histrion méprisable et opportuniste, bouffant aux râteliers peu ragoûtants du fascisme italien et à ceux du national-socialisme de la Seconde Guerre Mondiale...
Bien difficile donc de s'attacher à ce personnage sans réelle force de caractère, et plus encore de s'y identifier. Lourd voire indigeste dans ses motifs souvent vulgairement balancés par Lina Wertmüller ledit métrage met un certain temps à nous cueillir, ce qu'il finit par faire... un peu à l'usure ! La cinéaste s'inscrit dans la parabole sociale et historique aux allures de pantalonnade, jusqu'au-boutiste et comiquement obscène dans le même temps. Un film aussi radical que partiellement réussi doublé d'une rareté cinématographique plutôt digne d'intérêts. C'est à voir !