Qu'est-ce que les années 50 ont pu produire comme westerns, c'est dingue ! Du coup, difficile pour eux de sortir du lot. Celui-ci, relativement bon enfant, met l'accent sur l'aspect arbitraire et donc tyrannique de la notion de propriété dans l'Ouest. Un vieux propriétaire terrien ronchon refuse le passage aux colons qui aimeraient aller s'installer sur les terres du gouvernement, au-delà de sa propriété. A première vue, c'est un abus de pouvoir caractérisé, qui ne souffre aucune excuse. En prime, le fils unique du vieux grigou, un bellâtre qui croit que son patronyme connu lui garantit une totale impunité, tue un type un peu bêtement. Son avocat, sans scrupules et gras comme un moine pour faire bonne mesure, lui conseille d'épouser la greluche qu'il bécotait au moment du drame, car la loi empêche une femme de témoigner contre son mari. Et voilà la jolie mécanique embrayée. Finalement, les personnages se révèlent tous plus riches qu'ils ne le laissaient présager dans la mise en place, heureusement. Du coup, le film s'en tire plutôt honorablement, en posant des questions morales et en suggérant des réponses pas trop manichéennes.