Sachs sucks
C’est une histoire de triangle amoureux qui donnait envie, on pourra même dire de carré à plusieurs reprises, mais c’est assez fugace. C’est un objet de désirs qui s’entremêlent, qui s’entrechoquent,...
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le 5 juil. 2023
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C'est le genre de film qu'il aurait mieux valu voir deux fois avant d'en faire la critique, tant il y a de facettes et de péripéties dans cette histoire à trois, façon Jules et Jim, mais intervenant soixante ans plus tard, donc décrite beaucoup plus crûment (du fait de l'inévitable et progressive surenchère cinématographique). Tant pis, je me risque.
Ira Sachs est un réalisateur américain ayant précédemment réalisé au moins deux films qui valent la peine : Love Is Strange et Brooklyn Village.
Il a écrit Passages avec son co-scénariste habituel : Mauricio Zacharias, une histoire qu'ils prennent bien soin de situer hors de la prude Amérique. Ce pourrait être à Londres ou Berlin ; ils ont opté pour Paris, stéréotype, dans l'esprit américain, de la capitale romantique et libre de moeurs.
Comment décrire le film ? Mon titre en donne déjà une bonne idée, la série d'adjectifs m'étant venue presque spontanément à l'esprit. Un couple d'hommes ayant ou approchant la quarantaine, l'un réalisateur de longs métrages : Tomas, l'autre imprimeur d'art (ou quelque chose comme ça) : Martin, vivent ensemble depuis une quinzaine d'années et partagent une maison à Paris qu'ils ont achetée en commun. Lors d'une fête célébrant, dans une boite de nuit, la fin d'un tournage de Tomas, en même temps que son anniversaire, celui-ci sympathise (alors que fatigué, son "mari" Martin est rentré se coucher) avec une jeune femme présente à la fête : Agathe, et de danse en danse, finit par passer la nuit chez elle. Rentrant au "domicile conjugal" le lendemain fin de matinée, il s'ouvre impulsivement (et assez indélicatement) de cette "coucherie" (inhabituelle, avec une femme) à son compagnon... que cela chiffonne mais qui parvient à relativiser ("t'emballe pas ; à chaque fin de tournage, c'est pareil, tu as des coups de folie, etc."). Sauf que l'aventure avec la jeune femme continue de plus belle, jusqu'à ce que le réal. déménage une partie de ses affaires chez elle et s'y installe... Il arrive ensuite toutes sortes d'imprévisibles péripéties, qui peuvent amuser, choquer, peut-être même scandaliser. Pour finir comment ? Je ne vais pas spoiler, mais vous connaissez l'adage : Qui va à la chasse, perd sa place.
Tomas, est joué par Franz Rogowski, Martin par Ben Whishaw, et Agathe par Adèle Exarchopoulos. Ils sont très bons tous les trois, particulièrement les deux mecs. Les scènes de "baise" sont longues, crues (sans être véritablement pornographiques) et plutôt bien filmées. Les trois acteurs ont payé de leur personne (là encore, les deux mecs particulièrement).
L'histoire est à la fois réaliste et actuelle (dans un milieu bobo branché, sophistiqué), mais si extrême qu'on la suit souvent d'un oeil incrédule, en se disant que ce genre de micmac amoureux n'arrive qu'au cinéma. Certaines scènes sont franchement drôles (dans leur volonté de provocation), notamment le dîner avec les parents de la jeune femme, ou quand Tomas quitte le lit de son mari (après une envie de "revenez-y") pour se glisser dans celui qu'il partage désormais avec sa maîtresse.
Conclusion. Le film n'est pas inoubliable, mais on ne s'y ennuie pas ; il est même parfois assez jouissif. Bien sûr, il faut le prendre, non pas au sérieux, mais avec humour, et comme un plutôt brillant divertissement de 90 minutes.
Une dernière remarque : comme Tomas (qu'on suit presque pendant tout le film) est Allemand, il m'a un peu fait penser au grand réalisateur Rainer Werner Fassbinder.
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Créée
le 4 juil. 2023
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