No future!
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Passe ton bac d’abord laisse le champ libre à ses adolescents saisis dans leurs ébats amoureux, représente subtilement les égarements qui régissent leurs corps et leurs esprits au sein d’un cadre scolaire défini par la diffusion de cours éloignés des préoccupations des élèves et abstraits – la philosophie n’est pas choisie au hasard – lui-même inscrit dans un microcosme lensois marqué par la précarité sociale. Face aux impasses adultes, les jeunes cultivent une révolte douce qui les conduira, telle une fatalité, à répéter le schéma parental, en témoigne le couple dysfonctionnel qui applique tous les clichés d’un mariage précoce, depuis les querelles violentes à la répartition sexuée des tâches. Aussi les revendications libertaires prononcées par chacun se heurtent-elles à la répétition de leurs mouvements, inscrits malgré eux dans une routine de laquelle ils ne peuvent se dégager : aller au stade assister au match, se réunir dans le petit café du coin « Chez Caron », profiter de la bêtise obscène d’un quarantenaire qui ne pense qu’à tromper son épouse avec une gamine, partir enfin, partir pour Paris, partir pour l’ailleurs, là où tout est permis. Puis en revenir.
Maurice Pialat refuse de juger ses personnages et les laisse vivre devant la caméra ; de même, il évacue tout surplomb mélodramatique pour faire de son film une collection de tranches de vie qui frappent par leur sincérité et par la complicité visible des comédiens.
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le 5 sept. 2023
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