Thriller ô combien classique narrant les péripéties d'un jeune homme pourchassé par des trafiquants de drogue et la police pour avoir embarqué le mauvais paquet à l'aéroport, Passeport pour une nuit blanche n'est malheureusement pas aussi inventif qu'il ne le laissait paraitre et le réalisateur de La Corde Raide (et accessoirement scénariste de L'Évadé d'Alcatraz) arrêtera sa carrière après le petit échec du film, qui sortira directement en vidéo chez nous.
Le long-métrage était surtout l'occasion pour le jeune Anthony Michael Hall de s'émanciper des habituels teen movies qui l'avaient lancé, ici aux côtés de la belle Jenny Wright (Attention Délires!) et face au patibulaire Jeff Kober dans son premier rôle sur grand écran. On notera également la présence de Glynn Turman dans la peau du flic tenace ainsi que les apparitions de Meat Loaf, Raymond J. Barry ou Jerry Levine (le pote de Michael J. Fox dans Teen Wolf). Un joli casting et un joli pitch prometteur malheureusement très peu ou mal exploité, celui d'un jeune gars de l'Iowa perdu dans l'immensité de Los Angeles et forcé de s'accommoder à la ville pour s'en sortir.
Sauf qu'après avoir rapidement copiné avec une punk rencontrée dans l'avion, notre héros va finalement plutôt bien se familiariser à la Cité des Anges et on ne ressentira jamais le mal-être du jeune homme ni son réel manque de repères, une idée pourtant alléchante qui n'est qu'effleurée. Le scénariste Tony Kayden, issu de la télé, n'apportera donc pas grand chose au genre, se calquant plus ou moins sur La Mort aux trousses tout en foirant quelque peu ses transitions et par conséquent la linéarité de son récit. Reste un petit thriller sympathique à défaut d'être mémorable, avec en bonus une B.O. fracassante et bien plus recommandable.