The Passage louvoie entre l’approximation et l’excès. La réalisation ne connaît que le montage alterné, en abuse pendant une heure quarante pour un résultat tantôt intrigant tantôt gratuit. L’interprétation des acteurs s’avère caricaturale à souhait : Anthony Quinn en vieux Basque bourru au béret frôle le ridicule, dans lequel tombe littéralement Malcolm McDowell en officier nazi qui se plaît à torturer ses ennemis en toque de chef cuisinier ou en slip moulant dont le blanc est rehaussé d’une croix gammée en son centre. La partition musicale essaie tant bien que mal de sonner Goldsmith mais s’avère dépourvue de nuances : une des séquences les plus fortes du film – celle où la mère abandonne le chalet et sa famille pour disparaître dans la neige – est ainsi parasitée par une musique massive qui écrase toute poésie ; seul le silence aurait pu lui conférer sa grandeur teintée de désespoir. Notons enfin que nombre de transitions en flash laissent apparaître des reflets de caméra ou de clap, preuve supplémentaire de difficultés de tournage et d’un certain amateurisme dans la réalisation et l’écriture des dialogues.
Nous nous demandons si tout cela est sérieux – et il semble qu’il le soit – ou s’il relève de la pochade. Le slip, la toque, le béret. Assurément sérieux.