Clarence Ford, ou Fok pour ses productions récentes, est réputé pour ses films léchés techniquement, mais plutôt bas du plafond niveau scénario, et une fois de plus Passion 1995 ne déroge pas à la règle.
On y suit Christy Chung en chef d'une bande d'ados attardés (enfin pas tous... enfin quoique) et son p'tit copain p'tite frappe qui se la pète quand même un p'tit peu (le fade David Wu). Puis vient se greffer l'histoire de Simon Yam qui déboule de San Francisco pour rejoindre sa copine (Teresa Mak, bien trop habillée) qu'il n'a pas vu depuis... pfiouu, longtemps, et qui dès les premières minutes on se doute qu'elle tapine, d'une manière ou d'une autre. Grâce à la magie du cinéma et des scénarios tirés par les cheveux nos deux protagonistes se croiseront plusieurs fois pour au final faire parti de la même histoire, avec un petit « h ».
La réalisation de Clarence Ford ne surprend pas et techniquement il nous donne ce qu'il sait faire, c'est à dire des filtres à foison, une belle image, des ralentis sur des corps en mouvements (copyright je ne sais plus quel mag de ciné prétentieux). C'est beau, c'est clinquant, c'est putassier, c'est Clarence, on aime, ou pas, cependant force est de reconnaître que le bonhomme essaie généralement d'amener une certaine touche esthétique à ses films.
Côté cast, en plus des deux têtes d'affiche citées plus haut (Christy et Simon), quelques seconds couteaux savoureux nous font grâce de leur performance :
- Kingdom Yuen qui surjoue (comme d'hab) à mort une mère zinzin jalouse de sa fille et de sa poitrine, classique, toujours aussi relou, toujours aussi efficace. Bon le film essaie d'être un minimum sérieux, mais on est à HK quoi, donc normal ce mélange des genres.
- Ben Ng en chef de clan homosexuel psychotique amoureux du mec de Christy. Il est vrai qu'à la place de David Wu, entre une Christy Chung une fois de plus bombastique (faut la voir avec sa perruque blonde faire sa Faye Wong de Chunking Express, mais en jolie...) et un Ben Ng bodybuildé ravagé du bulbe, le choix est cornélien.
- Et petites cerises sur le gâteau (oui il y en a deux !), Bobby Yip et Chan Chi-Fai pour qui ça se finira bien mal... Bien fait pour eux, ils n'ont cas pas être moches d'abord !
Au final on a une énième petite production qui se place légèrement au dessus de la masse de par ses qualités plastiques et son cast glamour (Christy pour Messieurs et Simon pour Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs), qui se laisse suivre avec plaisir, surtout lorsqu'une chanson d'Anita Mui vient nous caresser les oreilles à l'improviste en plein milieu du film...