Portrait of a Serial Rapist (1994) aka Le Violeur de Tuen Mun en V.O., distribué par Magnum Films (la boîte de Danny Lee Sau-Yin), est un Cat III fauché qui ne ment pas sur son titre (pour une fois).
On y suit une équipe policière qui cherche à arrêter un violeur en série (Ricky Yi Fan-Wai) sévissant dans une barre d’immeubles. Cette équipe est dirigée par le peu présent Danny Lee, qui est surtout là pour justifier le financement du bouzin, et inculquer sa science de l’interrogatoire musclée.
Portrait of a Serial Rapist (POSR) s’inspire de l’histoire vraie de Lam Kwok-wai, tueur et violeur en série ayant agit au début des années 90 sur la presqu’île de Tuen Muen. À noter qu’un autre film, beaucoup plus réussi, est sorti la même année sous le titre The Rapist (1994). D’ailleurs un plan de POSR est juste un décalque de l’affiche de The Rapist…
Le film débute avec un générique digne d’une série tv qui récapitule l’ensemble des scènes de sexe qui caviarderont le métrage (que des viols…), puis se termine, en grande pompe, sur l’équipe de Danny.
L’histoire sera classique et sans surprise, entre l’enquête, les méfaits du rapist, l’erreur de coupable, encore et toujours les frasques du rapist en public ou avec sa copine, puis son arrestation.
Il est étonnant de constater que POSR ne possède qu’un réalisateur (Wong Gam-Din) tellement la qualité technique diffère d’une scène à l’autre. En effet, hors scène de viol, tout est cheap, bâclé, sans envie ni idée, bref dégueu. Par contre, les agressions sont toujours filmées avec une recherche esthétique réelle : lumière, cadrage, montage, un soin évident est apporté à chacune de ces séquences. Tout le paradoxe de ce genre de bobine n’en devient que plus flagrant : dénoncer des exactions que l’on montre avec complaisance. Syndrome Cannibal Holocaust bonsoir (ou bonjour, ou bonne nuit si vous arrêter de lire maintenant et vous vous couchez).
Sinon comme d’accoutumé, le violeur est devenu ainsi à cause d’un trauma de la p’tite enfance, accentué par la vision de films pornographiques occidentaux, saleté d’enfance, saleté de gweilos.
Petit plus pour les amateurs : Fan Siu-Wong se trimbale en marcel et Julie Lee Wa-Yuet est la première victime de notre pervers de service.
Bien que Portrait of a Serial Rapist ne soit pas sous-titré, l’ensemble se laisse suivre grâce à un humour (flic queutard, simplet également queutard qui se fait torturer, …) et un rapist omniprésents, ce qui est déjà pas mal vu la qualité technique déplorable des trois-quarts du film.