L'écrivain Fedor Dostoïevski descend du train de Paris pour suivre à Wiesbaden, ville de jeu où se réunit une partie de l'aristocratie européenne, une belle inconnue qui lui a souri.
Librement inspiré de l'oeuvre de Dostoëvski, "Le joueur", le film costumé de Robert Siodmak est un bel et flamboyant écrin dont le contenu n'est malheureusement pas assorti. La passion et les affres du jeu y sont abordées sans la vérité humaine, psychologique, qui fait du flambeur une figure pathétique. Le duo glamour et mythique Ava Gardner- Gregory Peck n'y peut rien, prisonnier d'une interprétation trop romanesque, bavarde et volontiers emphatique, et de considérations évidentes ou ampoulées sur l'addiction au jeu.
Dans la première partie du film, Pauline joue et Fedor observe. De quoi entamer son roman. La suite est sans surprise, pour ne pas dire schématique. Le démon du jeu donne à Gregory Peck des attitudes excessives et des émotions grimaçantes qu'on jugera peu réalistes. D'une façon générale, les personnages du film -ainsi une usurière quasiment transformée en vieille sorcière- sont plutôt dans les conventions et le cliché.