J'aime bien les films où on voit des gens tomber de très haut. Evidemment, les acteurs refusent de jouer les cascadeurs vu la hauteur, et ce sont donc des mannequins qui s'y collent. Les voir tomber est fascinant à cause de la façon dont les bras, les jambes, bougent au gré du vent. C'est encore plus drôle lorsqu'ils rebondissent contre un rocher. Et puis souvent la chute est accompagnée d'un cri. C'est beau, c'est poétique. J'appelle ça la valse des mannequins.
"Second Chance", j'étais parti pour lui mettre un 6/10 vu le peu de choses qui s'y passent. En effet, après une introduction des enjeux et des personnages, Mitchum fait le beau et conquiert la belle Linda Darnell. Il ne se passe rien, mais au moins les auteurs ne font pas semblant qu'il se passe quelque chose. C'est juste que l'intrigue policière s'arrête pour laisser place à une romance. Et puis il y a cette fin très spectaculaire, bourrée de suspens. Là ça devient soudainement très bon.
La mise en scène est assez classique. Maté n'hésite pas à prendre son temps pour raconter, et apparemment il aime les digressions, puisque la moitié du film en est une. Il y en a une autre, une digression dans la digression, où tout d'un coup, on stoppe la romance pour regarder un autre couple danser ! Danser plus de 5 minutes d'affilée dans un métrage qui n'en dure que 78, c'est beaucoup quand même. J'aime bien l'esthétique aussi. La composition mais surtout les couleurs délavées. Ca donne l'impression d'une technique au lavis, c'est-à-dire une seule couleur plus ou moins foncée. Ce n'est pas exactement le cas, mais c'est tellement désaturé que ça y ressemble.
Mitchum est toujours aussi impeccable sans faire le moindre effort. Dans le rôle du rival, le toujours très laid Jack Palance, lui aussi convainquant en brute épaisse. Et enfin la douce Linda Darnell qui fait chavirer d'un seul coup de regard.
Bref, "Second Chance" est un divertissement qui fonctionne très bien malgré de longues scènes de contemplation romantique.