Bof bof.
L'intrigue n'est pas inintéressante mais on ne sait pas trop où Levinson et ses auteurs veulent en venir. Surtout avec le twist de fin. Souhaite-t-il critiquer l'opinion publique, à savoir les gens qui font leur loi (car les événements ici rapportés font fortement penser au mouvement #MeToo qui a mis au chômage quelques personnalités) sans avoir de preuve concrète ? Dans ce cas la révélation finale casse un peu cette dynamique. Et puis à force de tourner autour du pot, de jouer des mystères, on finit par passer à côté du personnage principal que l'on connaîtra jamais intimement. Il y a beaucoup de passages (soutenus par la mise en scène) où il ne se passe pas grand chose, mais où on veut nous donner l'impression qu'il se passe plein de trucs, comme le match du début (toute cette énergie et ce faux suspense alors qu'on ne voit rien du match ; la fin, quand Paterno est debout complètement affolé, ne sachant pas quoi faire alors qu'il suffisait de passer à la scène suivante).
La mise en scène est donc un peu excessive ; quelques transitions bien trouvées, mais comme écrit plus haut, Levinson a tendance à forcer un peu certaines données, donner un sentiment qu'il se passe plein de chose, à l'aide d'un montage très cut, de plans dynamique,s de caméra en mouvement, alors qu'en fait il ne se passe rien. Les acteurs font le boulot, quoique Pacino ne convient pas tellement dans le cadre d'un biopic, sa personnalité parasitant bien trop le personnage ; en plus sa prestation est bien, sans plus.
Bref, ça se regade au final, c'est même prenant durant la première moitié, mais on finit par lâcher le morceau simplement parce que le message n'est pas toujours très clair et qu'on regrette que la critique faite à cette pratique de la chasse aux sorcières ne soit pas mieux exploitée, plus approfondie.