Un film touchant et sensible sur (entre autres) un sujet peu abordé au cinéma, celui du handicap moteur. Le tout est mené par une clique de jeunes acteurs convaincants. Mais ce qui m'a surtout frappé, c'est le côté authentique du récit, on a vraiment l'impression que le réalisateur est assis en face de nous et nous raconte son histoire avec ses mots. Il aurait été facile d'enjoliver certains points, par exemple l'amourette ou le personnage de Steve,
que j'imaginais se suicider avant la fin du film,
mais il n'y a pas d'excès, c'est brut de décoffrage tout en restant sobre, humain. Drôle aussi, les personnages maniant tous l'humour noir à différents degrés pour tenter de rendre leur situation plus tolérable. La bande-son puise dans le hip-hop des années 90 et ne manquera pas de rappeler de bons souvenirs aux amateurs.
Le seul point qui m'a un peu titillé (et je n'utilise pas le mot dérangé volontairement, car ce serait excessif), c'est le passage sur "les bourgeois, les riches, les gens normaux". J'ai trouvé que ça venait comme un cheveu sur la soupe au milieu d'un film qui retranscrit très bien le caractère universel de la souffrance, de la lutte. Ce que je veux dire par là, c'est que lorsque notre corps nous lâche, que l'on soit blanc, noir, arabe, pauvre ou riche, le sentiment de désespoir et d'impuissance qui en résulte est le même. Les défis à relever sont les mêmes. Evidemment les conditions dans lesquelles ces défis seront relevés ne seront pas équivalentes, mais je ne suis pas sûr que faire cette scission fût indispensable. Mais c'est vraiment pour reprocher quelque chose.
Un film qui fait du bien au cinéma français.