Patlabor
6.9
Patlabor

Long-métrage d'animation de Mamoru Oshii (1989)

Patlabor est un film de Mamoru Oshii, celui-là même qui a réalisé Ghost in the shell.


Le film raconte les aventures de l'unité d'intervention (la team 2 des patlabors !), dans un Japon alternatif où des méchas sont utilisés dans la vie de tous les jours pour des travaux ou des interventions de police. Dans ce contexte, certains labors (c'est le nom qui est donné aux robots) sont pris de bugs qui les rendent hors de contrôle au point de détruire ce qui les entoure. Les protagonistes de la team 2 des patlabors, des espèces de policiers qui pilotes des labors de police, vont devoir enquêter sur leurs disfonctionnement. Dans le même temps, le Japon s'artificialise et une construction énorme et ambitieuse du nom de l'arche domine au large de la baie de Tokyo. Un scientifique se suicide en se jetant de cette arche.


Le moins qu'on puisse dire sur le film, c'est qu'il est avant tout très classique sur son scénario. C'est simple, rien ne vous étonnera. L'enquête avancera sans accroc et sans surprise. Je ne sais pas si ce genre d'intrigue était intéressante jadis (le film a quand même plus de trente ans), il apparaît un peu ringard. La symbolique religieuse utilisée pour le langage informatique, celle du mythe de Babylone fonctionne. On sent vraiment les japonais qui ayant découvert ce mythe, veulent l'utiliser car il est doit être très exotique chez eux. Cela fait un peu bizarre en le regardant, imaginez un film français qui mettrait un peu trop en avant un mythe japonais. Sans dire que cela fait forcé, c'est étrange de les voir expliquer l'épisode biblique pour expliciter les références religieuses au public nippon.


Côté animation, on est plutôt bien servi. J'ai adoré ce que j'ai vu. Les animations des personnages, des animaux et des labors sont très bien faites. Elles donnent de la vie et de la consistance aux mouvements qu'elles figurent. Sans dire qu'on est au niveau d'un Ghibli, on s'en approche. Après, il y a beaucoup de plan fixe, et certains durent pas mal de temps ce qui donne l'impression que le réalisateur a fait duré certaines scènes à la manière d'un étudiant qui écrit gros pour faire trois pages au lieu de deux et demi dans un contrôle.


L'univers de Patlabor est classique néanmoins, j'aime beaucoup l'utilisation des méchas dans cet univers. On est très loin des robots à la code geass qui volent, font des acrobaties et tirent des rayons lasers détruisant des pans entiers de villes. Ici, on sent l'envergure des robots mais aussi leurs limites. Gros et donc patibulaires, on a l'impression qu'ils pilotent leurs engins parfois comme une voiture, parfois comme un six-tonne. Ce qui est drôle, c'est de les voir piloter des labors se servant de pistolets. Les pistolets en question sont tellement petit qu'ils paraissent ridicules et inadaptés au combat.


J'ai aimé Patlabor mais je ne le recommanderais pas. Il est trop lambda dans son intrigue et ne procure pas grande émotion. Toutefois, son animation et sa réalisation en font un objet fascinant à contempler. Certaines scènes accompagnées des musiques de Kenji Kawai nous plongent dans une contemplation mystique. Je fais références aux séquences des détectives qui se baladent de lieux en lieux et à la séquence du début. Il y a là une matière à intriguer les spectateurs et à les saisir.

posucre
6
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le 28 févr. 2022

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posucre

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