Precious Pearl
En toute logique purement sémantique cette préquelle de X aurait du s'intituler W. C'est finalement sous le titre de Pearl que Ti West revient nous coller un bonne claque cinématographique dans la...
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le 19 nov. 2022
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10
Cette critique contient des spoils.
Pearl, le préquel de X (que je n'ai pas vu et qui ne me botte pas plus que ça), attisait au départ ma curiosité ; une bande-annonce plutôt intéressante, qui présageait d'une histoire que j'espérais hors des sentiers battus.
J'espérais peut-être découvrir une pépite perdue au vu de tout l'engouement crée autour de ce film récemment.
Ce qu'on peut observer dès les dix premières minutes, c'est son côté nanar un peu lourdingue. Le décor est à peine planté qu'il y a déjà un premier « meurtre », et il s'agit d'une pauvre oie qui est passée par là. Bref, allier l'horreur/épouvante avec de l'humour, c'est un pari risqué, et là, ca a pêché. La musique ne colle pas aux scènes, ce qui était sûrement volontaire (il y a un décalage entre le ressenti supposé que devait avoir le spectateur et le son qui rajoute ce côté justement grotesque). J'aurais préféré que l'histoire soit plus détaillée, en particulier au niveau du contexte historique qui ne paraît ici qu'être un prétexte pour planter des personnages contemporains dans un décor un peu vintage, ce qui m'a fait encore plus sortir de l'histoire. Ca ne donne pas envie d'y croire.
Les dialogues, quant à eux, sont tantôt succincts, tantôt beaucoup trop long, ce qui donne encore une fois envie d'arrêter le visionnage tellement l'ennui prends le dessus. En parlant des longueurs, ca mets beaucoup trop longtemps à se lancer ; il faut attendre le milieu du film pour arriver à deux trois scènes intéressantes qui en disent peut-être un petit peu plus sur le personnage principal, Pearl, jeune fille qui espère intégrer une troupe de danse et se faire un nom dans le milieu du spectacle.
Sauf que jusqu'à la fin, les explications données ne me semblent pas si terribles que ça, et n'ont l'air que de confirmer la nature extrêmement superficielle de Pearl, qui est naïve, mythomane sur les bords et complètement égocentrique.
On aurait pu montrer le quotidien de ce personnage dans une famille américaine pauvre des années 14-18 et montrer comment ca l'a impacté psychologiquement au lieu de venir l'expliquer au spectateur dans un monologue interminable à la fin du film. Explorer l'impact de sa classe sociale sur sa vie en général aurait sûrement aidé à mieux planter le décor.
Les explications ne sont pas crédibles, et ce récit de vie non plus. Ce qui devrait être montré ne l'est pas, et à l'inverse, il y a des scènes déconcertantes qui ne méritaient pas de l'être. Quel intêret, par exemple, de montrer qu'elle est « folle » toutes les deux secondes ? Quel intêret de la montrer se masturber sur un épouventail au milieu d'un champs, alors qu'on avait déjà très bien compris que son mari lui manquait ? Et surtout, pourquoi aimerait-elle autant se lancer dans la danse ?
Il y aurait pu avoir un début de réponse développé dans le fait qu'elle ait vu les anciennes robes de sa mère, et qu'elle se soit fait des histoires par rapport à son passé, mais ce n'est même pas le cas. En parlant de sa mère, un des principaux antagonistes, elle est trop clichée (problème qui s'étends à tous les antagonistes de ce film par ailleurs), on se retrouve avec l'archétype dépassé de la mère acariâtre qui se mets en travers de la route de sa fille. On finit quand même par avoir plus d'empathie pour elle et lui donner raison, puisque Pearl a clairement mieux à faire que de se masturber sur un épouventail dehors. Au final on se dit qu'elle ferait effectivement mieux d'aller aider sa mère, certes très stricte et sévère, voir même maltraitante (mais le contexte n'est, encore une fois, pas assez développé pour qu'on puisse émettre ce genre d'hypothèses), ce qui réduit considérablement l'intêret porté pour Pearl, et par extension, l'intêret entier de ce film.
Le synopsis, quant à lui, donnait l'impression qu'on allait assister à la descente en enfer d'une jeune fille rêveuse, mais quel en est exactement l'élément déclencheur ? La succession de petits événements menant à une « explosion » n'est pas évidente, et il n'y a rien qui montre en quoi elle aurait pu devenir comme ça : apparemment, selon les dires de sa mère, « quelque chose ne va pas chez elle depuis le début », mais on ne sait pas quoi, on ne saura jamais quoi, ni comment, ni pourquoi. Encore une lacune du scénario qui rit un peu au nez du spectateur sans jamais donner de réponses. Mais je ne doute pas qu'il ait été sûrement marrant à réaliser.
Le tout est globalement très ennuyeux, vide de sens et manque cruellement de profondeur malgré le jeu des acteurs et l'esthétique, qui ne réussissent pas à combler ce scénario lacunaire. Même le côté humouristique semble être à côté de la plaque. Tant mieux d'un côté, car il ne fait pas partie des films qui surabusent de leur esthétique et finissent par être prétentieux, mais pour tout dire, je n'ai même pas l'impression qu'il y avait matière à faire un film avec un tel scénario. On peut néanmoins lui reconnaître une certaine originalité qui, malheureusement, n'éclot pas assez non plus. 3/10
Créée
le 20 sept. 2023
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