John & John Chronicles : Part 2
John est assis au bord de sa piscine et contemple sa villa à 4 millions de dollars en sirotant une vodka martini. Tout est calme quand, soudain, John court vers lui, les yeux remplis de peur.
« John ! John ! John !
– Quoi ? Quoi ? Quoi ?
– John ! John !
– Quoi ? Quoi ?
– Joooooooooooooooooooooooooohn !
– Quoooooooooooooooooooooooooi ? »
John arrive à la hauteur de John, il a le souffle coupé. Après une pause de quelques secondes, John reprend ses esprits et jette un regard noir à John.
« John !
– Quoi, bordel ?
– Pearl Harbor...
– Oui quoi Pearl Harbor ?
– J'étais avec John du département écriture quand soudain j'ai eu le malheur de regarder dans un livre d'Histoire...
– Ouais et donc ?
– Pearl Harbor... John... Pearl Harbor...
– Mais bordel qu'est ce qu'il se passe avec Pearl Harbor ?
– John... on a perdu à Pearl Harbor !
– QUOI ?!? HOLY SHIT ! »
Sous le choc John lâche son verre qui vient s'écraser sur les dalles en véritable marbre de Carrare. Il se passe plusieurs minutes de silence, un silence pesant, avant que John ne puisse articuler quelque chose.
« John... tu es en train de me dire que dans Nimitz ils se sont foutu de notre gueule ????
– J'en ai peur John...
– PUTAIN, mais c'est la merde, Michael Bay a déjà dit oui ! Il a déjà filmé plein de drapeaux américains au ralenti, qu'est ce qu'on va faire... on ne peut quand même pas lui dire qu'on n'a pas gagné Pearl Harbor !
– Je sais John... je sais.
– C'est pas Awesome du tout ce que tu viens de m'apprendre, mais alors pas du tout.
– Putain John ! J'ai une idée !
– Engueuler le scénariste de Nimitz ?
– Non John, mieux que ça ! Le film va s'appeler Pearl Harbor mais on va quand même gagner !
– Awesome ! Mais comment on va faire ?
– En fait je me souviens que dans le bouquin ils parlent d'un bombardement sur Shanghai ou Taipei, je ne sais plus mais bref, la capitale du Japon – au pire John du service géographie vérifiera ça pour moi. Bref ils bombardent la capitale Jap pour leur péter la gueule. Moi je dis que ça ferait une fin Awesome pour le film.
– Awesome ! Mais ce raid–là ils l'ont fait juste après Pearl Harbor ?
– Bah non, 5 mois plus tard mais on s'en fout vu qu'on gagne.
– Awesome ! Vraiment Awesome, c'est génial comme idée John !
– Merci John, après tout je suis payé pour ça.
– Sinon le reste ça avance bien ?
– Ouais, impec' John. On s'est dit qu'on allait rajouter un triangle amoureux avec une infirmière et que ça allait occuper toute la première heure du film, comme ça la ménagère qui aime Dawson elle va accrocher à mort.
– Awesome !
– Après on va faire plein d'explosions partout mais pas trop de morts violentes ni de sang, les enfants de la ménagère doivent pouvoir regarder. En même temps, Michael Bay quand il faut cadrer une scène d'action sans montrer ce qu'il s'y passe, c'est le meilleur. Il va être parfait.
– Awesome !
– Et donc on va encore passer une heure sur nos compatriotes rancuniers en train de se préparer, pleurer leurs morts et aller péter la gueule aux niakoués.
– Awesome !
– Bah ouais quand on perd, on gagne quand même !
– Awesome !
– Bien sûr on va mettre plein de moments de bravoure Awesome avec des discours galvanisants, des drapeaux en contre–jour, des Japs méchants comme des poux mais incapables de viser Josh Hartnett, correctement.
– Awesome, y'a Josh Harnett ? C'est mon acteur favori !
– Moi aussi John, il est tellement charismatique, puis attends en face il y a du lourd... accroche–toi à ton slip : Ben Affleck !
– Ben Affleck ? Ben Affleck, le plus beau jeu de sourcil du circuit ?
– Ouais, lui–même.
– Awesome ! Je l'ai adoré dans Il faut sauver le soldat Ryan.
– Heu John... c'était Edward Burns.
– Ah ? C'est pas grave, Ben Affleck aurait été parfait, je le sais.
– T'as bien raison John !
– Awesome ! Et t'as pensé à mettre de l'humour aussi ?
– Bah non John, pas trop, ça reste quand même un film historique, avec un vrai message. Bon, si tu veux, j'ai bien une idée avec un cuistot noir qui manque de se prendre une bombe japonaise sur la tronche, tu vois genre il est content que ça explose pas.
– Awesome ! Mais... Dis–moi John t'as pas peur que les gens s'aperçoivent qu'on les prend pour des cons ? »
John reste bouche bée, il ne sait pas quoi dire, il commence à trembler, il ne sait pas quoi dire, lui qui est payé pour avoir réponse à tout. Soudain John se penche vers John.
« Je déconne ! »
Et John éclate de rire. John comprend alors que c'était une blague et rigole a son tour.
« Putain John tu m'as fais peur !
– T'aurais vu ta tronche ! Awesome ! Tu sais bien, pourtant, qu'ils ne s'en rendent pas compte. En tout cas beau boulot John, ça va être...
– Awesome, John. Comme à chaque fois. »