J'aurais eu du mal à le trouver et voir celui-là, merci encore, et toujours, à Jurassic d'ailleurs, mais vu sa réputation, notamment chez mes éclaireurs, l'attente était plutôt élevée, et il ne m'a pas déçu.
Sammo Hung m'a déjà conquis avec notamment L'Exorciste chinois et Prodigal Son, et ici il nous emmène dans les années 1930 pour y suivre un gang de taxi à vélo dont l'un va tomber amoureux d'une prostituée. Le cinéaste hong-kongais propose à nouveau un savoureux mélange des genres, où l'on passe de comédie à kung-fu en passant par du romantisme, et la force de Pedicab Driver, c'est que tous ces aspects sont parfaitement maîtrisés.
C'est là que l'oeuvre prend tout son sens, elle parvient à être à la fois fun et jouissive par son humour et l'action qu'elle propose, mais aussi touchante à travers l'histoire de cette prostituée amoureuse. Malgré ce détonnant cocktail, il parvient aussi à nous faire ressentir un sentiment d'urgence et un danger présent à chaque coin de rue. Il n'hésite pas à inclure de la violence à son récit, voire même de la cruauté, que ce soit graphique ou non, et tout cela reste toujours parfaitement inséré au récit, à l'image de la façon dont la prostitué va s'en prendre plein la tronche.
La force de Pedicab Driver, c'est donc sa diversité maîtrisée, car là où Sammo Hung surprend, c'est dans l'aspect social et notamment la description de la vie à Macao dans les années 1930, avec quelques sublimes séquences comme celle de la fabrication de biscuits. Il arrive à créer des personnages forts, que ce soit les bons ou mauvais, auxquels on va s'intéresser, tandis que son scénario tient la route et est parfait pour mettre en valeurs les personnages (tous très bien interprétés d'ailleurs), les chorégraphies, la très bonne bande-originale et en faire ressortir diverses sensations.
Sammo Hung réussi l'incroyable tour de force avec Pedicab Driver de proposer un drame à la fois touchant et violent, où le romantisme fait corps avec l'action et l'humour, tout cela dans un cadre passionnant qu'il ne manque pas de bien exploiter.