"Peindre ou faire l'amour", où le film dans lequel l'on n'a vu ni l'un ni l'autre.
Et pas que je sois venue pour des scènes torrides et de magnifiques techniques sur toile à l'huile ou à l'eau, mais tout de même alors pourquoi ce titre énigmatique?
J'ai voulu visionné ce film en voyant Daniel Auteuil en tête d'affiche ( je ne m'en cache pas, depuis adolescente, je lui trouve un charme fou, que voulez-vous...)
Le personnage de Sabine Azéma m'a particulièrement agacé : la quinqua se rachetant une jeunesse en sautant partout et au travers de peintures saugrenues de paysage que l'on ne verra d'ailleurs à aucun moment est 1.) cliché 2.) Plus qu'irritant.
Entendez par là que je ne suis pas fan des films qui ne racontent rien, aux dialogues à demi-mot qui se veulent intellos et auxquels on se torture les méninges à ne rien comprendre alors qu'il n'y a en vérité rien à comprendre, aux plans de paysages plus longs que les dits dialogues et aux musiques de Brel balancées comme ça d'une scène à l'autre sans raison ni explication. Et c'est exactement ce qu'est ce film.
J'ai fait pause aux 54ème minutes en me demandant encore de quoi ce film parlait et je n'ai pas su répondre. Alors oui, c'est sur un couple de bobos qui découvrent les plaisirs de l'échangisme dans les montagnes du Vercors, mais franchement, avait-il besoin de durer si longtemps? Car croyez-moi, le temps, on le voit passer.
En matière de film, je me fie à mon instinct, si le film m'a touché, alors c'en était un bon. Voyez-vous, dans ce film, ni les musiques, ni les paysages, ni les dialogues, ni les protagonistes ne m'ont touchés. Et un film avec Daniel Auteuil qui ne me touche pas, je vous l'assure, c'est le premier! (non je ne parle pas des sous-doués mais plutôt du récent La belle époque, de La fille sur le pont, ou encore du touchant Le huitième jour).
J'aime le cinéma qui fait rêver, celui qui émeut, qui fait hurler de rire ou de pleurs, qui fait réfléchir et qui déconstruit. Mais le cinéma qui ne dit rien ou qui se fait passer pour celui qui veut dire en restant silencieux et qui paraît plus compliqué qu'il n'a l'air ne m'intéresse pas.
En d'autres termes : le cinéma où l'on se fait chier mais l'on ne veut pas l'admettre car si l'on ne le comprend pas on passe pour celui qui ne fait pas partie de l'élite intellectuelle que le film vise ou prétend viser.
Ce film plaira à ceux qui se veulent intellos, aux amoureux des films d'auteur qui se veulent subversifs alors qu'ils sont terriblement clichés, aux pédants du rien cinématographique se réfugiant derrière la prétendue culture qu'il faudrait avoir pour apprécier telle ou telle œuvre. Enfin bref, aux bobos (je ne donne généralement pas dans la lutte des classes mais force est de constater que ce film est le cliché de son public.)
Alors que dire de "Peindre ou faire l'amour"? Eh bien : ni l'un ni l'autre.
Peut-être finalement n'ai-je pas le quotient intellectuelle nécessaire où n'ai-je pas saisi la beauté du film. Peut-être. Ou peut-être que finalement, il n' y avait rien à comprendre...