Pelo malo, une histoire de famille, pas de cheveux

Quand j'ai vu la bande annonce de Pelo malo, je n'ai surement pas été la première à penser au film Tomboy, sorti il y a quelques temps, sur une petite fille qui se fait passer pour un garçon. Ici le propos est en réalité beaucoup plus léger : un petit garçon noir tient absolument à lisser ses cheveux pour ressembler à un chanteur sur sa photo d'identité d'école. Presque rien, une broutille, dans le fond il veut simplement se faire beau, comme le dit un moment sa grand-mère. Et pourtant, contrairement à Tomboy qui reste léger, ici la tension monte pendant 1h30 et nous montre comment les préjugés d'une mère peuvent transformer un élément anodin en un drame. Mais sous la question de l'homosexualité se cache en vérité la question de la relation qu'entretiennent mère et fils. Plus le temps passe, plus il apparaît qu'elle ne l'aime pas. Et c'est bien ça le vrai drame du film. Pas les conditions de vie précaires dans lesquelles survivent cette mère et ses deux enfants. Pas le fait qu'elle couche avec son patron pour retrouver son job. Et pas non plus ces cheveux frisés que ce petit garçon veut dompter. C'est le fait que malgré ces évènements la mère donne tant d'amour à son dernier enfant, et non au premier, ce qui la rend cruelle. Elle ne le supporte pas et venir à bout de sa manie de la coiffure, coute que coute, est sa manière de le lui dire.