Ou le(s) reflet(s) indésirable(s) d'une société qui se méconnaît.

À la sortie de Pelo malo au Venezuela, il y a eu un accueil très mitigé par le public : ils n'aimèrent pas car ça ne représentait pas ce qu'ils voulurent et ça les donnait même de la honte qu'on donnait une telle importance à ce film à l'étranger. Soit les Vénézuéliens aiment se vanter de la beauté de leur pays, de ses femmes, de comment ils sont un des pays le plus joyeux au monde, de l'Avila (si vous habitez au Caracas) ; ils savent que leur pays va de pire en pire mais décident de s'en foutre et faire comme si de rien n'était.
Pelo malo est une gifle à cette société Vénézuélienne, une gifle à cette vanité qui la hante depuis des années, c'est ce livre des vérités en face duquel nous nous mettons mal à l'aise car nous savons qu'il ne ment pas. Et si Pelo malo manque de la subtilité Française, c'est parce qu'il s'adresse tout d'abord à une société aveuglée, qui a besoin d'être réveillée. Il joue donc assez sagement avec des codes très connus au Venezuela et à Caracas -Mi limón, mi limonero peut être chanté par quiconque au Venezuela, nous voyons le 23 de Enero, un symbole de l'échec de la démarginalisation mise en place aux années 50, etc-.
Un film sur l'homosexualité, les cheveux ou la polarisation qui s'est catapultée depuis l'arrivée de la Revolución, Pelo malo est [un film] nécessaire. Pour le Venezuela. Ainsi on oublie très rapidement les petites maladresses ou problèmes techniques, visuels ou scénaristiques.
J'ai vu ce film à Paris, où il a sorti plusieurs mois en avance que par rapport au Venezuela -ça vous donne un petit aperçu du mépris de la vérité au Venezuela-... Et j'y pense toujours.