Le film se déroule dans la casbah d'Alger très bien reconstituée. C'est un labyrinthe dont on ne sort pas. C'est une zone que la police ne contrôle pas, les rares descentes qu'elle y effectue se terminent mal. La casbah est présentée comme un repère de bandits parisiens ... au milieu des autochtones plutôt passifs. Un point de vue colonialiste qui nous semble bizarre un demi siècle plus tard ! L'introduction du film présentant la casbah est bien faite. Ensuite l'histoire nous semblent, vue d'aujourd'hui, relativement basique. Mais le film présente des aspects de film noir, avant l'heure : des policiers qui ne maitrisent pas tout, des bandits qui ont leurs propres lois, une femme fatale et un destin tragique. Il y a aussi pas mal de trahisons, de doubles jeux, des indics ... Le film nous montre des personnes déracinées qui ne parviennent pas à trouver le bonheur et qui ont la nostalgie de leur jeunesse. Pépé le Moko qui pourrait être heureux dans la casbah ne rêve que d'une chose : retourner à Paris. Les dialogues sont presque similaires à ceux d'un film se déroulant à Pigalle ... c'est un peu curieux. L'exotique Fernand Charpin avec son accent méridional prononcé est surprenant. Les acteurs sont bons. Le film est bien rythmé. Il y a quelques jolis plans mais d'autres sont moins réussis ...