Un film où tout sonne faux !
Huit ans se sont écoulés depuis Harry Potter et la Chambre des Secrets, deuxième et dernier film de la saga à avoir été réalisé par Chris Columbus. Huit ans durant lequel le cinéaste n’a pas impressionné les foules avec Rent et I Love You, Beth Cooper. Ainsi, le Britannique nous revient avec Percy Jackson, nouvelle adaptation d’un livre pour enfants. Le résultat est-il là ? C’est que nous allons voir !
Un jeune homme, Percy Jackson, découvre qu'il est le fils d'un dieu grec, Poséidon, Dieu de la mer. Il s'embarque, avec l'aide d'un satyre, Grover, et de la fille d’Athéna, Annabeth, dans une dangereuse aventure pour résoudre une guerre entre dieux, car Zeus, son oncle, l'accuse d'avoir volé son éclair, et Hadès, son deuxième oncle, lui a volé sa mère en l'amenant en enfer, où il devra aller la chercher. Mais avant, il doit retrouver les trois perles qui lui permettront de ressortir du royaume des morts. Sur sa route, il devra affronter une horde d'ennemis mythologiques bien décidés à le stopper.
Sur le papier, il était très amusant de découvrir à quel point l’auteur des livres avait modernisé chaque mythe grec à notre civilisation. C’est donc grâce à cela que le film m’intriguait. Et s’il est rigolo de voir un demi-dieu jouer à la Playstation ou bien le héros (fils de Poséidon, tout de même !) utiliser son iPod Touch lors de son affrontement avec Méduse, le film (et peut-être le livre, je ne sais pas…) va malheureusement trop loin en allant jusqu’à nous présenter un Hadès en mode rock star et des Converses ailées appartenant à Hermès. Et puis, c’est quoi cette américanisation de la mythologie grecque ? L’Olympe au sommet de l’Empire State Building, les Enfers derrière le panneau Hollywood, une épreuve dans un casino de Las Vegas… C’est vraiment du n’importe quoi ! Mais, j’aurai pu fermer les yeux là-dessus si le reste du scénario était potable. Il n’en est rien, Percy Jackson usant de clichés et de répliques dégueulasses, sans oublier une réaction des personnages anormale face aux événements (comme la prof se transformant en Harpie). Un tel scénario fait que le film n’est pas écrit convenablement, les protagonistes étant à la ramasse et l’ensemble se montrant ridicule et peu intéressant. Se permettant juste d’enchaîner l’apparition de figure emblématique (Zeus, Héra, Poséidon, Hadès…) et de créatures (le Minotaure, l’Hydre de Lerne, des Centaures, un Satyre…) de la mythologie. Et, bien entendu, sans avoir peur de certains blasphème (depuis quand l’Hydre crache-t-elle du feu tel un dragon ?)
Malheureusement pour le film, le script n’est pas le seul « détail » à être grotesque. La mise en scène toute entière est un véritable foutage de gueule ! Rappelez-vous les deux premiers opus de la saga Harry Potter, où Chris Columbus avait réussi à donner du corps à l’univers des sorciers, en y instaurant une ambiance magique. Par le biais d’images sublimes, d’effets spéciaux réussis et la musique de John Williams. Avec Percy Jackson, le résultat frôle le téléfilm à gros budget, limite épisode de Xena, la Guerrière, tant la qualité cinématographique n’est pas au rendez-vous ! Rarement je n’avais vu une mise en scène aussi impersonnelle, sans âme ni consistance, qui ne fait que filmer les péripéties des héros, sans véritable punch malgré une énergie et une sympathie indiscutable. A l’image, tout sonne faux : plans quelconques, montages sans originalité, décors peu travaillés, effets numériques bas de gamme, bande originale sans envergure… Tout est tourné en ridicule pour attirer les jeunes adolescents ! Et du coup, ce sont des fous rires que l’ont exprime plutôt que de l’intérêt ou de l’amusement. Des exemples ? L’arrivée de Poséidon au début du film. La taille des dieux par rapport aux mortels. La séquence ratée de Méduse… Ajoutez à cela l’ajout de Poker Face et de Just Dance de Lady Gaga, et la connerie est atteinte !
Une grande question que je me pose depuis le début du film : qu’est-ce que des acteurs aussi connus que Sean Bean, Pierce Brosnan, Uma Thurman, Joe Pantoliano et Rosario Dawson font dans cette distribution ? Un grand mystère, tant qu’aucun d’entre eux ne possède une durée d’apparition à l’écran suffisante pour que l’on commente leur prestation. En même temps, c’est normal : le film mettant en scène des adolescents, ce sont eux qui doivent intéresser le public. Mais là encore Percy Jackson fait fausse route en nous présentant de jeunes comédiens sans talent (Logan Lerman, Brandon T. Jackson et Alexandra Daddario), aux expressions aussi fades qu’une feuille de papier blanche.
Vous voulez du produit purement hollywoodien qui mette en avant la mythologie grecque ? Reportez-vous sur Le Choc des Titans et La Colère des Titans ! Car, même si leur qualité reste douteuse, ils n’en restent pas moins divertissants. Un amusement que ne peut fournir Percy Jackson : le Voleur de Foudre, téléfilm à gros budget qui surfe sur la vague des adaptations de livre pour enfants/adolescents, tant le long-métrage se montre grotesque et surtout sans âme. Regarder les aventures des protagonistes se laissent suivre, il faut l’avouer. Mais on y reviendra pas à 2 fois, et encore moins pour une éventuelle suite !
