Harcèle-moi si tu veux
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le 27 mars 2014
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Perfect Blue est le premier long métrage de Satoshi Kon et rassemble déjà beaucoup de thèmes inhérents à sa filmographie, notamment sur le rapport au réel.
Mima est une idole, une de ces filles qui nous font rire en occident et dont le métier consiste à danser en costume sur de la pop sirupeuse pour le plaisir de mâles en rut, et elle a décidé d'arrêter le chant pour devenir une actrice. Ses premiers pas dans une série policière seront marqués par des événements étranges et un site internet (on est en 1997, hein) relate sa vie dans les moindres détails. Peu à peu, elle doute de son identité, de son choix de carrière et le film se met à fluctuer, la réalité se dissolvant de plus en plus dans la fiction.
Et je n'en dirai pas plus parce que si vous avez vu ce film vous connaissez la fin, et que sinon vous allez passer un moment de cinéma.
Perfect Blue fait parti de ces films où chaque visionnage apporte son lot d'information. Il y a des analyses sur les transitions qui existent, sur l'usage de la couleur rouge, sur le cadre et le son… S'il est esthétiquement différent de ce qu'on trouve aujourd'hui en animation japonaise, le propos et le rythme sont très modernes, très simples à suivre tout en enrichissant le propos. Beaucoup de ce travail est possible grâce à l'animation.
Dans le fond, c'est un film sur la difficulté des transitions : apprendre à devenir quelqu'un d'autre, surtout quand on est dans un métier de l'image et que l'on cherche à passer du statut de femme enfant à celui de femme adulte ; et sur les choix que l'on doit assumer contre les autres.
C'est surtout un propos marquant sur la place de la femme dans la société japonaise du spectacle et la réification qu'elle subisse de la part de leurs fans. Les idoles sont des divinités modernes avec leur croyant, leurs interdit (dont le premier est celui lié à la sexualité pour ne pas "decevoir" les fans). Mima est un personnage qui est prise au piège de la frustration des autres alors qu'elle cherche à s'émanciper.
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Créée
le 12 janv. 2017
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