Harcèle-moi si tu veux
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Et oui, en voyant Perfect Blue on ne peut s'empêcher de faire le lien avec l’œuvre de David Lynch tant les thèmes s'avèrent être similaires: l'image que l'on a de soi, la quête identitaire, un zeste de surréalisme. Perfect Blue, je l'ai vu une première fois à 18 ans; j'avais beaucoup aimé à l'époque. En le revoyant j'ai été déçu.
Les 20 premières minutes du film/animé sont assez sympa: l'ambiance est étrange, glauque, un peu surréaliste; on y dépeint la vie d'une chanteuse pop un peu cruche qui tente de se reconvertir en grande actrice. Passé ce délais, le fantastique/surréalisme prend le dessus dans des scènes plutôt redondantes donnant parfois l'impression de regarder deux fois la même séquence (ça c'est de la redondance). Je ne parle pas de la mise en abîme de l'histoire par le film dans le film, qui m'a semblé être plus gratuit qu'un véritable enrichissement du sujet. Enfin arrivent les explications rationnelles complètement ... absurdes qui décrédibilisent totalement l'histoire. En donnant une enveloppe corporelle à cette image qui poursuit notre héroïne, l'auteur renie en fait tout le surréalisme mis en scène jusque là et c'est bien dommage, même si je ne suis pas un fan absolu du genre.
Côté réalisation, la scène introductive est bien molle et fait peur pour la suite. Heureusement les plans sont de plus en plus nerveux et la mise en scène plus dynamique. Le dessin et les cadrages sont vraiment intéressants, il y a de belles scènes notamment celles évoquant des métaphores. En plus, l'auteur offre tout ce qui fait le succès d'un film : sexe & gore. Je regrette que les méchants de l'histoire soient finalement les laiderons de service (l'attardé tout moche et la grosse ratée). En même temps, c'est sûr que ça marque bien l'idée que ces gens n'aiment pas leur image... mais ça me paraît un peu superficiel de s'arrêter là. Tant les beaux que les moches, une fois en proie à un trouble identitaire, peuvent se révéler gentils ou méchants.
Bref, un animé intéressant dans un premier temps mais qui se perd en chemin, comme si l'auteur n'avait pas su faire les bons choix dans le ton (surréalisme ou pas?). C'est donc mitigé que je reste.
Créée
le 11 avr. 2012
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