Harcèle-moi si tu veux
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le 27 mars 2014
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Perfect Blue est une oeuvre majeure à visionner, et à revisionner sans modération !
Ceci étant dit, je vais maintenant tenter de vous expliquer pourquoi.
Premier film du défunt réalisateur Satoshi Kon (RIP), Perfect Blue est un thriller / drame psychologique très intelligent, qui saura vous retourner le cerveau sans aucun problème.
Le pitch de base est relativement simple. Mima, une chanteuse de girls-band japonaise très populaire décide de quitter son groupe pour recentrer sa carrière dans un tout autre domaine, le cinéma (tiens, tiens). Pour se faire, elle va accepter comme tout débutant qui se respecte, un premier rôle très secondaire dans une série de type thriller psychologique (oui, oui, un thriller psychologique dans un thriller psychologique). Ce choix ne plaira pas à tout le monde et en particulier à ses plus grands fans. C'est dans ce contexte tendu, au rythme des choix professionnels et personnels de Mima affectant son ancienne image, que des meurtres se perpétuerons autour d'elle.
Je ne vous en dirais pas plus concernant le scénario. Mais à partir de ce moment là le film dévoile tout son propos.
Le thème principal gravite autour de la fameuse question existentielle du "Qui suis-je". Notre chère Mima perdra pieds au fur et à mesure de ses choix et des événements tragiques qui en découleront, elle en viendra à remettre en cause sa personnalité. Une bonne partie du film jouera beaucoup de la dualité entre le rêve et la réalité de sorte que nous, spectateurs, en viendront également à perdre le Nord.
"Qu'est-ce qui est réalité ?" , "Est-ce un rêve ?", "Qu'est-ce que c'est que ce bazar ?", "Suis-je débile film ?". Voilà des questions que vous vous poserez en visionnant Perfect Blue. C'est là l'une des forces du film que de vous mettre dans un état similaire à son protagoniste (toute proportion gardée).
Rassurez-vous, il ne s'agit pas de l'une de ces œuvres qui vous pose de nombreuses interrogations sans jamais apporter de réponses. Le climax, inattendu, saura vous satisfaire et vous surprendre.
Le film avait également 20 ans d'avance. Sans spoiler, vous pourrez facilement faire un parallèle entre certains événements décrits et les dérives des réseaux sociaux d'aujourd'hui. Le film nous rappelle les dangers les plus pervers de la notoriété publique.
D'un point de vue technique, les dessins se veulent plutôt réalistes mais relativement pauvres quand il s'agit des arrières plans. Il est bon de noter que Satoshi Kon ne disposait pas d'un budget faramineux et cela se ressent. Les lignes peuvent parfois paraître tremblotantes et floues. Cela ne dessert en rien la qualité globale.
Le gros point fort de Perfect Blue à mes yeux c'est son ambiance très onirique. On aime sombrer dans la folie avec Mima. La bande originale, très mystique sublime cette ambiance. Personnellement, cette dernière m'a énormément fait penser aux travaux des Goblins pour Suspiria. On touche à un matériau dont l'ambiance se rapproche vraiment de ce film culte de Dario Argento.
La comparaison avec Papa Dario ne s'arrête pas là car les meurtres.... Bon dieu, les meurtres (surtout un en fait) de Perfect Blue sont parfaits. Esthétiques au possible, une beauté macabre s'en dégage. Avec ses meurtres "tableaux" et ses jeux de couleurs (le bleu et le rouge, chacun ayant sa définition et son sens), je ne peux m'empêcher de voir un certain hommage au grands giallos des 60's-80's.
Je clôturerais cette première critique (ceci est effectivement mon dépucelage) en vous recommandant vivement de donner votre chance à ce film. Cela ne vous engage en rien, il est très court (1h30) et le voyage en vaut la chandelle. Plongez-vous dans son ambiance déroutante et enivrante et savourez. Peut-être aurez-vous ensuite envie d'en découvrir un peu plus sur ce fabuleux réalisateur qu'était Satoshi Kon (Paprika en tête).
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Créée
le 14 oct. 2019
Critique lue 280 fois
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