Perfect Blue
7.8
Perfect Blue

Long-métrage d'animation de Satoshi Kon (1997)

Illusions et rêveries subtiles dans le monde de la gloire

Le cinéma d'animation d'horreur est un film extrêmement rare et difficile à financer, si bien que le nombre de film d'horreur en animation doivent se compter sur les doigts d'une main. Il y a bien Peur(s) du noir, Psiconautas, Mutafukaz,... et le reste devient très aléatoire à base de film de Tim Burton, pour ne pas citer les Casper ou les Scooby doo qui sont catégoriser dans de l'horreur alors que le côté genre tient parfois juste à la présence de fantôme de fête foraine. Mais dans le game des film d'horreur en animation il y a un film qui a fait l’unanimité et qui est considéré comme un classique, et ce film c'est Perfect Blue. Verdict: C'est oui.

Le film prend place dans l'univers des idoles Kpop japonaises, et en soit c'est un choix très malin car du fait même que le film se déroule dans le milieu fermé de la star système, le film trouve un point d'accroche très fort qui raccorde tout le monde, d'autant plus avec celui de la Kpop. C'est un monde qui peut être ultra oppressant, avec des milliers de jeunes qui se suicident chaque année à cause de producteurs et de fans qui mettent une pression monstrueuse à des jeunes artistes pas souvent préparé à cela. En prenant un univers aussi tranché que celui du star système japonais, on prend un parti prix radical qui va intriguer plus que rejeter car les fans de cultures japonaises vont être attirer car bien souvent obnubilé par tout ce qui touche la culture japonaise, et ceux étant extérieur à tout cela vont être accroché car le film va mettre en image ce qui les rejette, à savoir l'image d'un univers oppressant où tout est calculé par des producteurs ou des fans et où le personnel est effacé pour privilégier la marque ou le symbole derrière un artiste. Rien que sur ce postula là, le film a déjà tout compris, et quand vient l'écriture, on est face à un accomplissement. Tous les personnages marchent et toute l'écriture marche. On retrouve un univers quasi identique à des films comme Black Swan de Darren Aronofsky, à croire qu'Aronofsky a quasiment fait un copié/collé, et c'est un univers et une atmosphère qui est singulier et bien. Le film est un quasi sans faute mise à part quelques longueurs sur ses débuts, à perdre trop de temps à exposer la situation et à vouloir donner toutes les cartes.

Cependant il y a deux défauts qui font que ce film est loin d'être une perfection:

- Le film est moche. Je sais qu'il est difficile de financer un film d'animation japonais adulte, qu'il est difficile de manière général de financer un film de genre, et qu'un film de genre adulte en animation est un quasi miracle de financement, mais l'animation est TRÈS inégales. Cela va du personnage avec un strabisme à carrément un personnage dont le visage est un gribouillis au début du film, à carrément tout un plan où tous les personnages n'ont pas de visage avec pour certains les traits de crayon visibles. Et quand on voit que certaines scènes, surtout sur la fin, sont parfois même très beau, on peut se demander dans quel condition s'est dérouler l'animation de ce film.

- Le film se perd dans ses visions et rêveries. D'un côté c'est voulu car le réalisateur veut perdre le spectateur autant que le personnage principale est perdu face à la situation, de l'autre ce n'est pas parce que cela s'encre dans la démarche du réalisateur qu'il réussit sa démarche. La chose étant que le film a une séquence de 20 minutes où le personnage ne fait que rêver ou halluciner, et le personnage change tant de fois de réalité et de situation que l'on ne croit plus en la situation. C'est Too mush. A chaque fois que l'on sort l'excuse de "c'était un rêve", on brise la crédibilité de la "réalité" qui s'est déroulé car "ce n'était qu'un rêve", mais quand on voyage de rêve en rêve en rêve, en re-rêve en illusion, et encore après en rêve... tu arrives à une saturation où lorsque l'on a une explication et le reveal de pourquoi du comment, tu n'y crois pas parce que cette réalité n'a pas plus de pertinence que les X rêves fantasmés qui sont arrivés avant. Du coup on arrive dans une situation où l'on a pas de fin crédible et où l'on ne sait pas si la fin est réelle ou non. En soit si, mais l'on a tellement été perdu sur 20 voire même 30 minutes de voyage entre illusion et rêve que l'on n'a plus de notion de réel et de crédible qui fait que l'on peut croire et se satisfaire de la fin. La fin est recevable et elle satisfait en tant que point final d'une histoire, mais est ce qu'elle satisfait en terme d'explication ? Oui et non, en soit c'est une bonne, mais tu ne sais pas si tout est terminer, ou du moins tu ne crois pas que tout est terminer alors que la fin te hurle que c'est la fin. J'aurais aimé une fin plus nette ne laissant pas de place à l'interrogation.


16/20


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Youdidi
8
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le 4 juil. 2020

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