Film britannique culte du début des années 70 qui a créé la controverse à l'époque de sa sortie. En effet ce long-métrage, même par rapport à la virulence des "Jeunes hommes en colère" et du Free Cinema, pousse le bouchon encore plus loin dans la créativité et ce goût pour la contestation post-moderniste. Le récit débute comme un film criminel avec ce truand (James Fox) à la botte d'une organisation de racket qui commet un meurtre et doit se cacher de ses anciens associés chez une star du rock recluse chez elle (Mick Jagger) mais la seconde partie du récit se détache des codes du film policier ou de gangsters. Dans ces chapitres, le focus est fait sur la vie décadente et très libre de moeurs de l'artiste vivant dans un taudis avec deux amies et avec divers drogues disponibles puis sur ensuite sur des scènes décousues lors d'un trip sous champignons hallucinogènes (paradoxalement ce passage de délire est plus sage dans la construction narrative et sa mise en scène) ainsi que de scènes ou les personnages sont nus ou défoncés, chose encore rare à l'époque. Cette réalisation, surtout dans la première demi-heure est quasi expérimentale, la narration déconstruite et remplie de petites audaces visuelles ... c'est loin d'être parfait ou incroyable mais correspond à ce nouveau cinéma de ces années 60 et 70 prenant ses distances avec les conventions et les codes. Un long-métrage réellement étonnant, culte pour certains, loin d'être un chef d'oeuve mais qui est une véritable curiosité de ce cinéma britannique.