Ca commence comme un cri du cœur, mais ça fait mal au cœur et au cul, justement, de voir ces bouquins foutus en l’air, je ne déteste rien plus que des livres mouillés, le dernier en date pour moi, un bouquin de Daniel Maximin, Aimé Césaire frère-volvan, ça m’a fait vraiment très mal. Pas encore pu le toucher mais il le faudrait, c’est un mal nécessaire, il faut désacraliser les livres, ce ne sont que des objets, qui ont de plus l’avantage d’être facilement reproductibles, de nos jours !


Bref, je m’égare, un peu comme les réalisateurs de ce film cul-de-sac. J’ai vraiment de la peine pour eux, comment ont-ils pu croire en ce film ? Car, c’est rare dans ma bouche, mais ce film est vraiment nul, nul, nul, nul à chier aurait dit mon père, que j’ai cru apercevoir au début du film.


C’était pourtant pas trop mal parti (à part un gros problème au niveau du montage musical). Vu le titre, vu le début du film, ça m’avait l’air de parler de vieux hommes qui vont à l’école pour apprendre à lire, ça m’avait l’air intéressant, ma foi, de comprendre leur histoire et leur démarche, même si on se doute que ce ne sera pas facile. Une scène en classe, et puis plus rien, ça part dans tout autre chose. C’est dommage, mais pourquoi pas. Laissons-nous guider, la surprise est toujours la bienvenue.


Mais la suite, je l’ai trouvée très mauvaise. D’abord parce qu’il y a un regard méprisant pour les personnages principaux, qu’on aurait aimé croqués avec tendresse et pudeur. Mais non, le père est analphabète et surtout très con. Il est mal joué et les dialogues qu’on met dans sa bouche l’infantilisent davantage, lui qui semble jouer au petit à l’école pour gagner son image (mais en fait il est très sérieux). Le père est un con, un vrai, même s’il a de la tendresse pour son fils. On l’affuble de plus d’un accent très fort, je me demande bien pourquoi, à part perdre davantage le spectateur et appuyer sur les clichés de ces bouseux complètement crétins (dans les Alpes, en plus). Tellement con qu’il n’a pas mis de balles dans son fusil avant de se flinguer. La scène avec la mère est pathétique, on accentue le pathos, on décrit des classes populaires jusqu’à les moquer (scène du karaoké), provoquant seulement de la pitié. Pas de respect dans le traitement, pas de compassion.


Bref, je suis en colère contre ce film, qui donne une image dégradante des gens qu’il met en scène. Et je ne parle même pas des choix musicaux (Gérard Lenorman et Daniel Guichard…). Vous l’avez compris, je n’ai pas aimé…


Vu sur Arte+7, où il n’est a priori plus possible de le voir, vous pouvez jeter un coup d’œil ici, avec des sous-titres allemands :
https://www.youtube.com/watch?v=j_kGs4CmH5s

socrate
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Courts pas courus (mais parcourus!), Tous courts !, Un demi, svp ! et Merci ARTE + 7

Créée

le 29 mars 2016

Critique lue 483 fois

8 j'aime

2 commentaires

socrate

Écrit par

Critique lue 483 fois

8
2

Du même critique

Ma liberté de penser
socrate
1

Ma liberté de tancer

Cette chanson est honteuse, un vrai scandale : il est absolument inadmissible et indécent de tenir de tels propos quand on gagne plusieurs millions d'euros par an, alors que des tas de gens galèrent...

le 12 avr. 2012

171 j'aime

76

La Ligne rouge
socrate
4

T’es rance, Malick ?

La ligne rouge, je trouve justement que Malick la franchit un peu trop souvent dans ce film, malgré d’incontestables qualités, que j’évoquerai tout d’abord. La mise en scène est formidable, la photo...

le 21 sept. 2013

136 j'aime

78

Ernest et Célestine
socrate
9

A dévorer à pleines dents !

Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la...

le 10 janv. 2013

133 j'aime

22