(Cette critique est plus ou moins la suite directe de celle que j’avais écrite pour le premier opus : http://www.senscritique.com/film/Persona_3_The_Movie_1_Spring_of_Birth/critique/34112351)


Avant d’attaquer le visionnage de ce deuxième volet, je n’avais pas d’attentes particulièrement élevées, car j’ai toujours considéré la seconde moitié du jeu comme étant (très) supérieure à la première, et qu’elle ne sera couverte que dans les épisodes suivants. Toutefois, après l’avoir terminé, je suis vraiment optimiste quant à ces derniers, car malgré des défauts, il fait aussi preuve de qualités très satisfaisantes et prometteuses pour la suite.


Je ne reviendrai pas sur l’aspect technique, qui reste identique à Spring of Birth et tout à fait convenable au niveau de l’animation, tout en restant assez léché dans les visuels en général (direction artistique et photographie) :


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Le film commence tel un nouveau chapitre, avec une ellipse s’étant écoulée depuis la fin du précédent, sautant les moments dispensables pour reprendre à un moment opportun (tant pour l’histoire que pour la scène elle-même !). Les premières minutes sont intéressantes dans leur construction, en ce qu’ils ont profité du fan service de certains passages pour vite avancer jusqu’à l’introduction d’Aigis.


Comme il était possible de le penser, dans un souci de temps, les S-Links ont été bel et bien écartés, à l’exception de quelques références anecdotiques (toujours appréciables cela dit). Cette préoccupation d’avancer se retrouve durant une bonne partie du film, qui, s’il n’est pas rushé, n’offre certainement pas le même niveau d’immersion et de détails que dans le jeu (au niveau des explications, relations entre persos etc…).


Pour la première fois, il est aussi possible d’assister à certains aménagements de la trame par rapport au jeu. Ils restent très légers, et facilitent l’intégration des nouveaux membres au sein de l’équipe (Aigis, Ken, Shinji et Koromaru). Ce sont des changements bienvenus qui permettent au film de mieux fonctionner avec ses restrictions de durée. J’aurais bien aimé qu’ils profitent de l’absence des S-Links pour développer le triangle Héros – Yukari – Aigis qui semble canon dans FES, mais ils n’ont pas vraiment saisi cette opportunité.


Cependant, il y en a quelques allusions (comme dans le jeu au final, sans que ça ne soit développé dans la trame), et surtout, le film n’est guère non plus dénué de moments de vie entre les protagonistes, comme le festival etc... C’est en partie l’amoncellement de ce genre de scènes par dizaines qui forgent ces relations et les persos dans le jeu, il est donc agréable de voir que le film ne les oublie pas, même si elles restent peu fréquentes à mon goût.


En revanche, c’est là le grand point de satisfaction, le film finit par trouver un rythme de croisière auquel on s’habitue, et développe très bien la dynamique entre Ken et Shinji (et Akihiko), qui constitue l’un des points principaux du film. L’entrée en scène des Stregas est également bien gérée, et d’une manière globale, tout ce qui concerne le fond de la trame et les évènements principaux du jeu est ce qu’il y a de plus abouti.


Le temps "gagné" en éludant certains moments plus annexes ou en allant plus vite bénéficie beaucoup au film au fil de son avancée, surtout à la fin, plus que jamais satisfaisante. Il se termine avec l’évènement qui fait basculer Persona 3 dans sa meilleure partie, plus sombre et philosophique (j’espère que cet aspect sera préservé), très bien mis en scène et sûrement à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre. La photo devient d’ailleurs plus grise et froide, reflétant le basculement, le vide ou la peine à venir.


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Qui plus est, le générique de fin est à mon avis l’une des meilleures chansons de Meguro, et le tout prépare parfaitement le terrain pour la suite, "Falling Down" (qui porte bien son nom), et qui sort le 4 Avril au Japon, donc assez bientôt au moment où j’écris ces lignes.


En conclusion, Midsummer Knight’s Dream est un film parachevant la préparation au meilleur de P3 en permettant de nourrir de bons espoirs quant à la suite. Malgré les raccourcis empruntés pour finir la réunion de l’équipe et faire avancer la trame, l’investissement finit par payer. Dommage qu’ils ne fassent pas de films un peu plus longs, mais ils ont les cartes en main pour sortir un film 3 et 4 suffisamment bons pour que même ceux qui n’aient pas joué au jeu puissent trouver ça excellent juste en voyant les films (même si ça resterait loin de l’expérience originale).

Phaedren
7
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le 12 mars 2015

Critique lue 547 fois

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