Une petite série B au pitch fortement racoleur mais d'une efficacité montant crescendo au fil des séquences. Si la mise en scène très fonctionnelle de Joel Bender installe ce Perverse Karla sous le signe d'un principe d'immanence formelle le duo de personnages fonctionne tout à fait, principalement grâce à Laura Prepon et Misha Collins, tous deux excellents et parfaitement crédibles. On a parfois, au regard de cet honnête téléfilm de facture respectable, l'impression d'assister à une relecture des Tueurs de la Lune de Miel de Leonard Kastle, en moins vieillotte et en plus tapageuse. Perverse Karla s'inspire, à l'instar de l'unique film de Kastle, d'un couple de tueurs en série ayant défrayé la chronique américaine... atout non négligeable pour servir de matière première à un thriller vendu comme transgressif et sulfureux !
Le film se laisse suivre avec intérêts, bien qu'assez lent à démarrer. L'aspect psychologisant du récit, fortement appuyé par le personnage du docteur joué par Patrick Bauchau dès la première scène, ne place pas en outre le métrage sous les meilleures augures... Heureusement le film joue en priorité la carte de l’ambiguïté par la suite, laissant le spectateur libre de juger par lui-même ce couple de meurtriers. Misha Collins demeure la vraie révélation de ce suspense classique mais très correct. Intéressant.